Dans un communiqué diffusé ce 7 juillet, le maire d'Orléans Serge Grouard s'est déclaré candidat à la présidence du parti Les Républicains.
"Réconcilier la France avec son avenir", c'est l'ambition de Serge Grouard. Le maire d'Orléans et président d'Orléans Métropole, ancien député du Loiret, qui a connu le parti Les Républicains (LR) lorsqu'il s'appelait encore le RPR, se destine désormais à le diriger. Ce 7 juillet, il s'est déclaré candidat à la succession de Christian Jacob, qui a quitté la présidence du parti dans la foulée des législatives. Or, l'élection qui se profile s'avère tendue, après les sévères défaites subies par Les Républicains en 2022.
Dans un court texte, le maire d'Orléans, réélu pour la quatrième fois consécutive en 2020, dénonce le naufrage d'une France qui "coule" face aux défis sécuritaires, financiers, sociaux et environnementaux. "De par son aveuglement et son arrogance, le Président de la République en porte une lourde responsabilité", estime Serge Grouard.
Et pour quels résultats à l'issue ? Une récurrente absence de majorité et l'enlisement dans la crise. Ou bien un face-à-face mortifère entre les extrêmes et la victoire éventuelle d'une France insoumise qui, pour moi, n'a rien de la France.
Serge Grouard, maire d'Orléans
Orléans, un îlot de stabilité pour la droite
Ce n'est pourtant pas contre la France insoumise que les Républicains du Loiret ont perdu leurs trois derniers sièges à l'occasion des élections législatives des 12 et 19 juin. Éliminé dès le premier tour, les députés LR sortants ont laissé la place au Rassemblement national dans la 3e et la 4e circonscription, tandis que la 5e fait l'objet d'un recours déposé par le candidat RN Valentin Manent, battu de 11 voix par le candidat de la majorité présidentielle.
Dans cet autre naufrage, qui suit de près les 4,78% de Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle, Orléans ressemble à un îlot de stabilité pour la droite. Il s'agit de la seule préfecture de la région Centre-Val de Loire, avec Châteauroux, toujours acquise au parti conservateur, qui a également perdu Bordeaux et Marseille lors des élections municipales de 2020. L'ancrage, la légitimité locale et la longévité de Serge Grouard feront donc sans doute partie de ses atouts dans cette élection.
Contre le "en même temps"
Ancien membre de la garde rapprochée de François Fillon en 2017, Serge Grouard reste un inconnu à l'échelle nationale. Sa proposition de remplacer le candidat à la présidentielle, empêtré dans les affaires, avait d'ailleurs agacé l'entourage de l'ancien Premier ministre. Il n'en reste pas moins l'une des incarnations d'une droite qui a tout aussi bien refusé de se rapprocher de LREM que de céder aux sirènes de l'extrême-droite lepeniste et zemmourienne.
Se voyant toujours comme un parti de gouvernement, "notre mouvement [...] ne saurait céder 'aux poisons et délices' d'un système qu'il a autrefois combattu", écrit encore le maire d'Orléans. Au Président de la République, ensuite, d'accepter l'accord proposé par LR ou d'endosser "la responsabilité de la crise" qui suivra. "Le 'en même temps' n'y a plus sa place."
Son manque de notoriété nationale est le principal écueil sur la route de Serge Grouard pour la présidence des Républicains. Face à lui, les noms de plusieurs candidats putatifs, poids lourds des LR, circulent, même si aucun n'a officialisé. Laurent Wauquiez, Éric Ciotti ou Aurélien Pradié seraient notamment sur les rangs. En se présentant en premier, Serge Grouard aura au moins réussi à créer l'événement et à se faire connaître hors des frontières orléanaises.