L'Orléans Loiret Basket et le Palais des sports, c'est fini. L'ex président de l'OLB s'est confié au micro de France 3 Centre-Val de Loire sur ses heureux souvenirs passés dans cette salle avant le déménagement à CO'Met.
À l'heure de la fin de l'aventure de l'Orléans Loiret Basket au palais des sports et son déménagement dans l'Arena du CO'Met, Christophe Dupont, actionnaire du club et surtout ex-président entre 2009 et 2015, s'est rappelé aux meilleurs souvenirs dans "le Chaudron".
Au moment de commencer cette interview, l'ex président orléanais se remémore deux supporters, un père et son enfant, qui avaient fait 200 km pour venir voir l'OLB. Le fils rêvait de venir voir les Orléanais et Laurent Sciarra. "C'était son cadeau d'anniversaire", se rappelle Christophe Dupont qui l'avait ensuite emmené lancer le ballon du match. "Un moment sympa où le gamin avait des étoiles plein les yeux dans une période absolument folle où on était dans le chaudron du palais des sports."
Épisode neigeux, épisode heureux !
Dans un soir de décembre 2009, avant un match d'Euroligue contre les Serbes du Partizan Belgrade, futur quart de finaliste de la compétition, l'Orléanais de naissance se rappelle une organisation compliquée à cause d'une tempête de neige assez exceptionnelle dans le Loiret qui avait empêché les supporters de se rendre en nombre au palais des sports.
Un contexte particulier en plus de la venue des supporters serbes réputés pour être assez chauds. "On avait très peur des supporters de Belgrade car ils n'avaient pas une bonne réputation", se rappelle-t-il. Pour apaiser les possibles tensions, le président orléanais a fait le premier pas envers eux et il ne l'a pas regretté.
"J'ai été au café des sports juste à côté où ils étaient déjà en train de boire leur breuvage. Je me suis présenté comme président de l'OLB et les ai remercié d'être venu jusqu'à nous pour voir ce match et je leur ai souhaité la bienvenue". Un geste qui avait beaucoup touché ces supporters qui avaient ensuite remis une écharpe aux couleurs du Partizan Belgrade à Christophe Dupont.
Côté terrain, "On avait fait un match absolument extraordinaire dans une salle remplie qu'aux deux tiers parce que les gens ne pouvaient pas se déplacer", revoit Christophe Dupont. Un match d'anthologie qui s'était soldé sur une victoire 75-72, la première de l'histoire du club en Euroligue.
Et chose assez rare dans le sport de haut niveau, les supporters serbes avaient réservé une ovation aux joueurs orléanais, "on avait réussi à créer du lien entre clubs de supporters, c'était un moment très chouette", se réjouit l'ancien président.
La demi-finale de playoff contre Le-Mans en 2009
Autre moment fort dans cette même saison 2008-2009, en juin 2009, lorsque pour la demi-finale des playoffs de Pro A, Le Mans se déplaçait de nouveau à Orléans pour le troisième match des demi-finale après qu'Orléans se soit imposé match aller, déjà au Palais des Sports d'un petit point (76-75) et que Le Mans se soit imposé plus largement chez lui au retour (71-61).
"Un match de folie, c'était incroyable. Le Mans était favori, on fait un match extraordinaire et on se qualifie pour la finale du championnat de France à Paris." Une victoire 66-60 dans un palais des sports archi-comble et 3 500 spectateurs. "Une émotion plus que folle, on était sur un nuage, je ne sais pas si on reviendra un jour sur ce type d'émotions. Les gens étaient tous debout à faire une ovation aux joueurs."
"C'était un truc de fou"
Un engouement populaire inédit qui a encore fait ses preuves pour le déplacement à Paris pour la finale face à l'Asvel : "On va remplir Bercy" avait annoncé Chrisotphe Dupont dès la fin de la demi-finale. "On avait loué un peu moins de 100 cars, 5 000 personnes, une véritable marée blanche ! C'était un truc de fou", se remémore Christophe Dupont.
Un moment incroyable qui en rappelle un autre à Christophe Dupont avec la montée en pro A à l'issue de la saison 2005-2006, époque où il n'était pas encore président mais déjà au club. "Là aussi, les playoffs, c'était un truc de fou. Quand le palais des sports est rempli comme un œuf, c'est un truc de fou ! On le surnommait le chaudron et c'était vraiment ça !", s'enflamme-t-il.
"On sentait monter cette puissance, cet engouement tout le long de la saison"
Christophe Dupont, ex-président de l'Orléans Loiret Basket
Une émotion particulière pour le peuple orléanais pas vraiment habitué à vivre des épopées sportives pareilles : "Les gens découvraient le haut niveau sur Orléans en dehors du foot dans les années 80, on n'a pas eu de si fortes émotions depuis". Une montée en Pro A dans laquelle Orléans s'est maintenu durant 11 années consécutives ensuite. Les dernières années, notamment en 2015 quand Christophe Dupont a quitté son poste, étaient plus compliquées.
En cause, la promesse d'une salle, l'Aréna, qui n'était jamais venue. "Il nous avait été promis d'avoir une salle. Au départ, c'était pour 2008, après pour 2010, après pour 2012, puis pour 2014 pour que ce soit finalement annulé", regrette-il. "Le projet Aréna était un amplificateur du projet sportif, ça donnait une dimension, une envie où plein de gens suivaient le projet, un réel engouement autour de ça", finit-il.
Quand le projet est tombé à l'eau en 2013, la période qui a suivi a été compliqué : "Ça a été une dépression très forte, ça a cassé la dynamique", conclue Christophe Dupont.
Changement de dimension au CO'Met
En 2023, cette fameuse grande salle promise depuis plus de 10 ans est enfin là et les joueurs orléanais se chargeront d'emmener toute la ville avec eux pour retrouver le goût des grandes heures du club.
D'ailleurs, l'OLB a déjà battu le record d'affluence pour un match de Pro B que détenait Limoges en 2012 où plus de 6000 places ont d'ores et déjà été vendues.