Il avait été mis en examen en 2017 pour ce même motif. Il aurait ainsi passivement couvert les agissements de l'abbé Pierre de Castelet.
André Fort, ancien évêque d'Orléans est renvoyé en correctionnelle pour non dénonciation de faits de pédophilie. C'est le premier évêque mis en examen pour ce motif depuis 2001, date à laquelle Pierre Pican, évêque émérite de Bayeux avait écopé de trois mois avec sursis pour le même motif.
La parole se heurte au silence
L'affaire orléanaise éclate en 2012 : trois anciennes victimes présumées portent plainte contre l'abbé Pierre de Castelet, prêtre du diocèse d'Orléans. Il est accusé d'agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par une personne ayant autorité. Les faits se seraient déroulés en 1993, au cours d'un camp de vacances.
Olivier de Savignac, la première victime présumée à s'être exprimée, avait pourtant averti le diocèse dès 2008, dans des courriers. Il y faisait état des attouchements subis dans le camp de vacances tenu par le Mouvement Eucharistique des Jeunes où officiait l'abbé de Castelet, alors aumônier.
Resté sans réponse, il avait alors rencontré en personne André Fort, lui précisant également qu'une dizaine d'autres personne avaient pu être concerné par ces agissements. Silence radio. Ce n'est qu'après la nomination du nouvel évêque, Mgr Blaquart, que les choses ont pu bouger. Celui-ci avait immédiatement saisi le parquet, permettant l'ouverture de l'instruction judiciaire.
Pourquoi André Fort a-t-il fermé les yeux ?
En 2017, André Fort (en charge du diocèse entre 2002 et 2010) est mis en examen pour ne pas avoir dénoncé ces actes pédophiles.
Lors de l'instruction, l'ancien évêque avait d'abord été placé sous le statut de témoin assisté. Une première plainte déposée contre lui pour ce motif avait alors été rejetée. Après sa mise en examen, le parquet d'Orléans a confirmé ce jeudi son renvoi en correctionnelle pour le même motif.
"Mon client a pensé que ce jeune homme ne souhaitait pas que les faits qu'il dénonçait soient rendus publics, mais qu'il voulait juste s'assurer que Pierre de Castelet n'avait plus de ministère auprès d'enfants", a témoigné son avocat, Benoit de Gaullier, auprès de l'AFP.
Pierre de Castelet est lui aussi renvoyé devant le tribunal correctionnel.