Orléans : deux squelettes de l'antiquité retrouvé les mains liées

De nouvelles fouilles dans le quartier de la Madeleine ont mis au jours deux squelettes, un homme et une femme, retrouvés en position agenouillée et avec les deux mains dans le dos, comme s'ils avaient été ligotés.

Qu'est-il arrivé aux deux corps retrouvés sous les gravats de la rue Porte-Saint-Jean, à Orléans ? Les ouvriers du chantier de requalification de la voirie ont en effet mis au jour, le 26 septembre et le 2 octobre, deux squelettes enterrés sous la rue.

Le premier, un homme dont le crâne a été brisé au moment de sa découverte, a été enterré à genoux, les mains dans le dos, probablement attachées par des liens disparus au cours des siècles. Le second corps, cinq mètres plus loin, appartient à une femme dans une posture similaire, affaissée sur le côté droit et également ligotée.




Cette position des corps "atypique" tranche avec les squelettes médiévaux retrouvés allongés au cours de l'été selon Laure Ziegler, antrhopologue et coordinatrice technique au pôle d'archéologie de la mairie d'Orléans. D'ailleurs, rien ne semble habituel dans cette découverte. Les deux corps "semblent avoir été enterrés sous une zone de voirie" de la rue Porte-Saint-Jean, dont le tracé est resté identique depuis l'époque gallo-romaine, et aucun objet ni aucun élément de vêtement ou dépôt rituel n'accompagnait les deux squelettes.
 
 

Faute de datation, le mystère persiste

Si la position des deux corps, ligotés et à genoux, est étonnante, elle n'est pas pour autant exceptionnelle pour une sépulture, en particulier à la période gallo-romaine. "Les pratiques funéraires ont énormément évolué sur la période qui nous intéresse, il faudra donc attendre une datation précise pour en savoir plus", note Laure Ziegler. Connu pour avoir accueilli une nécropole du IIe siècle avant notre ère, le quartier a déjà été le théâtre de plusieurs découvertes de sépultures antiques.

Cette datation, quant à elle, se fait encore attendre. "Pour l'instant nous pouvons les situer entre le Ier et le Xè siècle de notre ère", avance prudemment l'anthropologue, qui estime qu'ils peuvent dater soit "de l'Antiquité", des Ier et IIe siècles après J.-C., soit "du début du Moyen Âge", vers  les VIe et VIIe siècles. "Une étude anthropologique permettra d'établir l'âge des deux individus, et peut-être nous donner une idée de la cause du décès". En attendant le résultat de la datation au carbone 14, probablement au cours du mois d'octobre, les deux squelettes ligotés restent embaumés de mystère.
 
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