Des corps d'hommes, de femmes et d'enfants ont été retrouvés lors d'un chantier rue du Cloître-Saint-Paul, à Orléans. Une découverte qui dessine un peu mieux le visage de ce quartier au coeur de la cité johannique.
Beaucoup d'Orléanais l'ignorent, mais sous leur pieds se bousculent des siècles d'histoire. Une histoire dont une partie ressurgit parfois à l'occasion d'un chantier, comme le 19 juillet dernier dans la rue du Cloître Saint-Paul. Le quartier, reconstruit après la Seconde guerre mondiale, cache en effet tout un pan de la ville médiévale.
Plus de mille ans d'histoire
Sous l'église Saint-Paul d'origine, dont il ne reste aujourd'hui que la tour du même nom et la chapelle Notre-Dame des miracles, les archéologues connaissent depuis plusieurs années l'existence d'un "édifice cultuel" gallo-romain, comme l'explique l'archéo-antrhopologue Laure Ziegler, du pôle archéologique de la ville d'Orléans. "Des fouilles menées en 2012 sur la place du Cheval Rouge ont permis de mettre au jour un cimetière attenant à l'église", explique-t-elle au téléphone. On se situe alors à la limite de la ville, tout près du mur d'enceinte dont il reste quelques vestiges observables de nos jours.
"On tombe toujours sur quelque chose !"
"Ce premier cimetière est ensuite remplacé par des maisons à partir du XIIè siècle", poursuit la scientifique. "D'après nos travaux, on se doutait qu'une partie du cimetière restant devait se trouver là où ce chantier a eu lieu". De fait, le sous-sol de la ville johannique est suffisamment bien connu pour que les archéologues suspectent la présence de restes longtemps avant leur découverte. "Malheureusement, le centre-ville a subi tellement de destructions que dans beaucoup de cas, ce qu'on s'attend à trouver n'existe plus."Écrasé sous les bombes, le quartier Saint-Paul a été énormément reconstruit dans l'après-guerre et la deuxième moitié du XXe siècle, si bien que l'Orléans médiéval reste difficile à discerner de nos jours. Pourtant, il suffit de creuser : "On tombe quasiment toujours sur quelque chose", se réjouit Laure Ziegler. Concernant les squelettes de la rue du Cloître-Saint-Paul, le pôle archéologie est à pied d'oeuvre pour les nettoyer et les dater, un travail compliqué par la sécheresse : "On essaie d'économiser l'eau, donc on fait tout à l'ancienne !"