Pablito Zago a réalisé une fresque de 600 m² pour redonner un peu de vie et de couleur à la terne gare routière d'Orléans, fresque inaugurée ce vendredi 11 septembre.
La gare routière d'Orléans a repris des couleurs. Une fresque de près de 600 m² a été inaugurée ce vendredi 11 septembre, après quatre semaines de travail. Pour l'occasion, le street artist avignonais Pablito Zago a imaginé une oeuvre rendant hommage aux grands symboles orléanais : la Loire, les colombages, et l'inébranlable Jeanne d'Arc.
Des fresques pleines de couleurs, qui sont parvenus à égayer l'enceinte close et austère de la gare routière. Pablito Zago tire son style de la BD américaine underground, de l'illustration enfantine, et de ses voyages à travers le monde - notamment en Afrique et en Amérique du Sud. "J'ai fait beaucoup de voyages, donc travailler dans une gare de bus m'a inspiré, et avait un côté scénographique stimulant", explique-t-il.
A l'origine, il y a un appel d'offre auquel l'artiste a répondu, alors qu'il ne connaissait "pas du tout Orléans, à part la cathédrale et Jeanne d'Arc". Mais au premier abord, l'idée de s'attaquer à une telle figure historique l'effrayait :
J'ai hésité à toucher à Jeanne d'Arc, car je ne savais pas comment elle était assimilée à Orléans. J'avais peur des affiliations avec le Front national. Mais en discutant avec des orléanais, je me suis rendu compte que la position était totalement différente ici que par chez moi, et que le FN est plutôt secondaire dans la perception des gens.
Une Jeanne d'Arc "positive, féministe"
Pablito Zago, et ses deux assistants Richard Desserre et Christophe Hernandez, a donc, sans regrets, choisi de réaliser une Jeanne d'Arc de 5 mètres de haut, en majesté sur son cheval, drapeau sur l'épaule. "J'avais envie de lui donner une dimension positive, féministe, précise-t-il. Je voulais qu'elle soit forte et qu'elle ne se résume pas au bûcher, qu'elle soit là pour accompagner les voyageurs en levant le bras."Près de Jeanne d'Arc, face aux quais, le nom de la ville est peint sur un mur de 2 mètres de haut, dans l'alphabet stylisé de Pablito Zago, "avec des formes arrondies et liquides, pour évoquer la Loire". Une dernière partie, "plus orientée vers l'architecture", évoque les colombages du centre-ville. "J'ai travaillé sur l'idée des croisillons de bois, à ma manière : chaque section fermée est peinte d'une couleur différente."
L'artiste assume ses thématiques consensuelles :
L'avantage, avec Jeanne d'Arc et la Loire, c'est que les voyageurs venant à Orléans ne sont pas dépaysés. "Au moins, on sait où on arrive en voyant la fresque."J'aime travailler surs clichés, les grosses ficelles. Ce n'est pas par paresse, mais les images d'Epinal racontent quelque chose, et j'aime les faire passer par la moulinette de mon cerveau pour en tirer quelque chose de plus personnel.