Après une analyse juridique, le préfet du Loiret et de Centre-Val de Loire Pierre Pouëssel a déposé à son tour un recours devant le tribunal administratif ce 27 juillet pour faire annuler la démission de Bruno Coeur, et donc l'élection de Florent Montillot comme 15e vice-président de la Métropole.
Florent Montillot gardera-t-il son siège de 15e vice-président de la Métropole d'Orléans ? Le feuilleton commencé le 16 juillet dernier se poursuit en tout cas avec l'annonce, au micro de nos confrères de France Bleu, que le préfet de région et du Loiret Pierre Pouëssel avait saisi le tribunal administratif pour examiner la légalité de son élection.
En effet, lors de la réunion des conseillers métropolitains le 16 juillet, le maire sans étiquette de la petite commune de Bou, Bruno Coeur, avait été élu largement face à son adversaire Florent Montillot, le premier adjoint (UDI) d'Orléans. Face à ce qu'il nomme des "pressions" de la part du président de la Métropole, le socialiste Christophe Chaillou, et son premier vice-président, le maire d'Orléans Segre Grouard, l'élu a immédiatement démissionné et laissé la place à l'adjoint orléanais.
L'affaire aurait pu en rester là, si elle n'avait pas dévoilé du même coup les arrangements pré-électoraux décidés en amont de l'élection par plusieurs maires de la Métropole. Une situation dont plusieurs élus et anciens candidats de l'élection municipale orléanaise se sont émus sur les réseaux sociaux.
Cette élection pose question, y compris pour le représentant de l'Etat.
— Tahar Ben Chaabane (@TaharBC) July 27, 2020
L'accord conclu entre élus socialistes et fillonistes semble mal engagé.
Quelle image DÉSASTREUSE donnée par la nouvelle équipe municipale nouvellement élue à Orléans.
Merci pour le "rayonnement"!
Une élection potentiellement "viciée"
"J'ai saisi ce lundi le tribunal administratif d'Orléans d'un recours contre l'élection de Florent Montillot comme quinzième vice-président d'Orléans Métropole" a donc annoncé le 27 juillet le préfet de région Pierre Pouëssel au micro de France Bleu Orléans. Le préfet estime, après analyse, que le "refus d'être élu" invoqué par Florent Montillot au sujet de Bruno Coeur ne s'applique pas à la situation présente, puisque ce droit s'applique normalement "dans les toutes petites communes lorsque les conseillers municipaux élisent un maire qui n'est pas candidat et refuse aussitôt cette fonction".Or, le 16 juillet, Bruno Coeur était bien candidat, et n'a proposé sa démission qu'à la suite d'une interruption de séance, pendant laquelle plusieurs élus communautaires ont rapporté des "pressions" à son encontre. Pour le préfet, la démission de Bruno Coeur aurait donc bien dû s'accompagner d'un courrier recommandé, auquel le maire de Bou a renoncé au début de la semaine suivante.
Après les recours déposés au titre de simples citoyens par l'ancien avocat orléanais Patrick Communal et le représentant départemental du MoDem Jean-Pierre Delpuech, il s'agit donc du troisième recours déposé au tribunal administratif contre Florent Montillot. L'institution dispose désormais de trois mois pour statuer sur l'affaire, pendant lesquels l'adjoint orléanais reste 15e vice-président métropolitain dans une ambiance pour le moins tendue.Un faisceau d'indices conduisent à penser qu'il y a eu des pressions pas seulement amicales qui vicient la sincérité de l'élection de Florent Montillot comme quinzième vice-président de la Métropole