Le procès du père Pierre de Castelet se tient ce mardi au tribunal correctionnel d'Orléans. Le prêtre est jugé pour agressions sexuelles sur une dizaine de garçons mineurs. L'autre prévenu, l'ancien évêque d'Orléans, André Fort ne s'est pas présenté à l'audience.
Dans la salle d’audience, il y a foule ce mardi pour assister au procès des deux hommes. La salle est comble mais sur le banc des prévenus, une absence se remarque fortement : celle de l'ancien évêque d'Orléans, André Fort. Il a fourni hier soir un certificat médical à la présidente, sa santé se serait dégradée ces derniers jours.
Le père Pierre de Castelet est donc seul sur le banc des prévenus. Il est jugé pour agressions sexuelles sur une dizaine de garçons mineurs.J'ai longuement hésité à envoyer un médecin légiste pour faire constater l'état de santé de Monseigneur André Fort, ce que je faisais avec les mafieux corses ou les truands marseillais. Nicolas Bessonne, procureur de la République.
La présidente a énoncé les faits reprochés au père Pierre de Castelet et l’a longuement questionné. Le curé a reconnu des attouchements sur mineurs mais seulement durant l’été 1993. Sous prétexte de compléter des fiches médicales, il faisait venir les jeunes dans son bureau et pratiquait des attouchements.
C’est un dérapage… j’étais demandeur d’affection. J’étais isolé et très fatigué. Je ne savais pas que c’était mal, je ne pensais pas faire du mal à ces enfants. Je n’aurais pas dû le faire. J’avais le désir de me rapprocher d’eux. J'avais besoin de proximité émotive.
De la prison ferme requis pas le procureur
Le procureur d’Orléans, Nicolas Bessone, a requis 3 ans de prison ferme et 6 mois avec sursis avec 3 ans obligation de soins pour le prêtre Pierre de Castelet. 1 an de prison ferme avec mandat d’arrêt pour André Fort ! Mal lui en a pris de ne pas se présenter à la justice ce mardi.Rappel des faits
Les faits se seraient déroulés en juillet 1993 à Arthez-d'Asson dans les Pyrénées Atlantiques. Le prêtre officiait alors en tant qu'aumônier lors d'un camp d'été du mouvement eucharistique des jeunes (MEJ).Les actes ont été dénoncés 17 ans plus tard par Olivier Savignac, l’une des victimes présumées du père de Castelet.
En 2010, il envoie une lettre à André Fort, Evêque d’Orléans de 2002 à 2010, pour lui rapporter les agissements du prêtre. Un document que l’ancien évêque ne transmettra jamais à la justice.
Pierre de Castelet continue alors d’exercer dans son diocèse mais aussi auprès d’enfants dans des camps scouts. Il faut attendre 2011 pour que l’actuel Evêque, Mgr Jacques Blaquart, saisisse le procureur de la république.
Le jugement devrait être mis en délibéré.