Boudjemaa Dahmane et Bertrand Mauvy ont été convaincus d'abus de bien sociaux et de travail dissimulé.
Après cinq ans et de nombreux renvois du procès, la Justice a finalement rendu son verdict dans l'affaire qui opposait le cinéma d'art et d'essai des Carmes, à Orléans, à deux de ses anciens dirigeants.
Le cinéma mené à la faillite
En février 2013, le cinéma s'était constitué partie civile et avait saisi la justice, accusant Boudjemaa Dahmane et Bertrand Mauvy d'abus de bien sociaux et de travail dissimulé. Sur leurs épaules pesaient plusieurs années de loyers impayés, des "activités de conseil" rémunérées sans contrat, et deux bilans disparus, ceux des années 2011 et 2012.
Ces abus, dont le coût approche les 900 000 euros, avaient conduit le cinéma des Carmes jusqu'à la la liquidation judiciaire avant qu'il ne trouve un repreneur en la personne de Michel Ferry, un réalisateur et exploitant de salles parisiennes.
Un verdict plus sévère qu'escompté
Contre Boudjemaa Dahmane, gérant depuis 2003, le parquet avait requis deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Bertrand Mauvy, lui, était devenu actionnaire en 2010, et la Justice cherchait justement à déterminer quand exactement il avait accédé à la gérance, pour définir ses responsabilités. Le parquet avait finalement requis contre lui deux ans de prison, dont un avec sursis, mettant les deux hommes sur un pied d'égalité.
Le tribunal correctionnel d'Orléans a finalement eu la main plus lourd : si Boudjemaa Dahmane écope de six mois de prison ferme, Bertrand Mauvy est pour sa part condamné à deux ans ferme. Il envisage de faire appel.