La cour d'appel d'Orléans s'est penchée, le 15 mai, sur un dossier d'escroquerie incarné par Sylviane Gigi (à l'époque des faits Sylviane Hamon), une fausse conseillère en placement installée en sud Touraine et qui avait grugé une cinquantaine de proches et de membres de sa famille.
Cheveux courts teints en blond, assise à la barre pendant toute l'audience, Sylviane Gigi, rejetée par son ex-mari et par ses enfants qui ne lui pardonnent pas sa dérive, semble écrasée par l'ampleur des faits qui lui sont reprochés.
Pourtant c'est bien elle qui a souhaité, avec son conseiller, l'avocat tourangeau Philippe Ottavy, cette deuxième épreuve judiciaire après son jugement en première instance au Tribunal de Tours l'an passé.
Elle a trouvé le premier jugement, 4 ans d'emprisonnment dont un avec sursis, trop lourd au regard de sa réelle implication. Trop lourd car elle estime qu'elle n'était pas en pleine posession de ses facultés mentales au moment de la mise en place de ce système de cavalerie financière remontant aux années 2000.
Des troubles bipolaires diagnostiqués
Cette ancienne salariée d'une banque implantée dans le Chinonais, s'était improvisée conseillère indépendante en placements financiers et promettait de très gros profits à ses proches, des amis, ou même des membres de sa famille.
Les sommes engrangées n'ont jamais rapporté grand chose et il a fallu trouver de nouvelles victimes pour rembourser les premières.
Repérée par la police Sylviane Gigi a été interpellée et a effectué 8 mois de prison en préventive, avant d'être condamnée par le tribunal correctionnel de Tours.
Après avoir reconnu tous les griefs retenus à son encontre, Sylviane Gigi a plongé dans une forme de dépression qui l'a obligé à un suivi psychologique et c'est ainsi qu'ont été diagnostiqués des troubles bipolaires, remontant sans doute à la perte d'un nouveau né en 1985, expliquant -peut-être- son incroyable escroquerie.
Cette thèse a été retenue par un des 3 experts psychiatriques intervenus dans cette affaire.
Un fait suffisant pour interjeter appel et espérer la clémence de la Cour d'Appel d'Orléans.
La décision sera connue le 25 juin.
Interview de Maître Philippe Ottavy, avocat de Sylviane Gigi :