Après deux mois de confinement, les Orléanais vont pouvoir dès le 4 juin se défouler à l'aide d'un sport en vogue : le lancer de hache. Une activité à la mode, mais en réalité très ancienne.
Ah, le Canada, la police montée, l'odeur du bois coupé, le sirop d'érable, les bûcherons barbus... et les haches qui fendent l'air en tournoyant avant de se planter avec un "shlonk" magistral, dans un tronc d'arbre. Si vous ne connaissez pas encore le lancer de hache, ce sport devenu une institution Outre-Atlantique, vous pourrez le découvrir dans une poignée de jours en plein centre-ville d'Orléans.
Et ça fait tchic, schlac, tchonk
Ils devaient même ouvrir en mars, mais, à cause du confinement, Richard et Élodie Pépin ont dû attendre deux mois supplémentaires avant de lancer officiellement "L'hachez-vous". L'établissement, le premier dans son genre dans le Loiret, permettra dès le 4 juin de pratiquer l'art noble et subtil de décrire une courbe aérienne à l'aide d'un outil sylvicole pour le planter dans une cible en bois.Venus du monde de la santé pour Élodie et du commerce de luxe pour Richard, les deux co-gérants de la salle recherchaient "un milieu moins hiérarchisé, plus familial", explique ce dernier. "On avait envie de s'amuser un peu plus !" Les cinq pistes sécurisées sont louables par un, deux ou trois joueurs chacune, et s'adressent à tout public, "de 16 à 99 ans !" et pour se mettre dans l'ambiance, les joueurs peuvent enfiler une chemise de bûcheron ou un casque à cornes en plastique.
Effet de mode ou sport ancestral
"Avec la tomahawk, la première hache avec laquelle tout le monde joue, il faut juste un peu d'adresse", précise Elodie Pépin. "Et un peu de technique, qui est expliquée par l'instructeur qui vous accompagne pendant une session de jeu. Il n'y a pas besoin de force : tout le monde y arrive !" A ce premier type de projectile viennent s'ajouter la hache "bûcheron", plus lourde, et enfin la "zombie", plus technique. Oui, la zombie.Arrivé en France il y a une poignée d'années, le lancer de hache fait fureur depuis plus de quinze ans en Europe de l'est, aux États-Unis et surtout au Canada, où le sport a été codifié. Mais, si l'on est chauvin, on sera aussi tenté de dire qu'il s'agit moins d'un effet de mode que d'un retour aux sources. En effet, dès le Ve siècle de notre ère, les Francs faisaient déjà de ce sport délicat une activité prestigieuse.