Une décision du géant américain Google pourrait compromettre l'avenir de Pharmazon, un site d'e-commerce vendant des produits pharmaceutiques, lancé en 2021 dans le Loiret.
Malgré quinze jours de bataille contre Google, l'entreprise Pharmazon est menacée par une lourde sanction. Créée en 2015 comme une centrale d'achat pour les pharmacies, elle propose depuis 2021 ses services de vente directe aux particuliers. Les clients de ce site internet peuvent commander des produits pharmaceutiques comme des crèmes pour la peau, dentifrices ou savons.
La pharmacie, un point de livraison non valide
Mais une décision du géant américain vient mettre en péril l'avenir du site internet. Lorsqu'un client commande un produit, trois choix s'offrent à lui pour le récupérer. Une livraison gratuite dans une pharmacie de son choix, une autre en point relais à partir d'un panier d'une valeur d'au moins 29€ et une dernière à domicile en cas de commandes dès 49€.
Mais après être passée à travers les mailles du filet de Google pendant trois ans, la gérante du site internet a eu la mauvaise surprise de recevoir une alerte de leur part. "Google considère que sur les options de livraison de 1 à 29€, je ne propose aucune solution de livraison [...] Pour eux, la pharmacie est un point de livraison non valide, car elle n'est pas reconnue dans leurs règles", explique Audrey Lecoq, la gérante de Pharmazon.
"Les entreprises françaises et la dictature de Google"
Au vu de cette décision, Google impose à l'entreprise orléanaise de modifier ses modes de livraison avant le 27 août ou son site ne sera plus référencé sur Google Shopping. Soit "une perte d'environ 50% de notre activité", poursuit-elle.
Pour être visible sur Google Shopping, l'entreprise utilise un référencement payant que l'on appelle SEA ("Search Engine Advertising" en anglais, ou "publicité sur les moteurs de recherche") entre 10 et 20 000€ chaque mois. Ce qui leur permet d'être plus visible par un grand nombre d'utilisateurs. En effet, avec l'essor des plateforme de e-commerce, apparaître le plus haut possible sur les moteurs de recherche est devenu vital pour ces entreprises.
Mais l'arrêt du SEA impacterait, selon Audrey Lecoq, le SEO, le référencement naturel qui tente de correspondre à l'algorithme de Google, toujours dans le but de figurer parmi les premiers choix du navigateur lors des recherches. "Je ne changerai jamais le 'business model' de Pharmazon, mon intérêt était de soutenir la pharmacie [...] Je ne vois pas pourquoi je le changerai parce que Google l'a décidé", conclut-elle.
Joint par France 3, le service presse de Google n'a pour l'instant pas répondu à nos sollicitations.