Laissé à l'abandon, l'ancien pavillon de chasse du chansonnier Aristide Bruant, situé à Courtenay dans le Loiret, est en très mauvais état. Un petit groupe d’habitants veut sauver le bâtiment. Une manifestation est prévue le dimanche 26 mars.
Pour la trouver, il faut emprunter les petites routes de Courtenay. Construite en 1870, la Ruche a été rachetée en 1898 par Aristide Bruant, le célèbre chansonnier de la fin du XIXe siècle, natif de la commune.
D’une superficie de 32 m², l’acte de vente décrit la propriété de la façon suivante :
Un pavillon situé lieu-dit la Côte des Vignes de la Maison Rouge, commune de Courtenay, appelé la Ruche, comprenant une chambre à feu au rez-de-chaussée, et un grenier parqueté au premier étage, le toit souvent en ardoises. Et neuf ares quarante-cinq-centiares de vignes au même lieu dans lesquels il est construit ce pavillon.
Acte de vente
Aujourd’hui, la petite maison est laissée à l’abandon. Les murs tiennent encore mais le toit est à refaire. Les volets du premier étage ont presque disparu.
Élément remarquable
À cause de sa valeur historique, un petit groupe de Curtiniens, passionnés d'histoire et de patrimoine, veut sauver le bâtiment. C’est la seule maison de vignes à deux étages qui reste à Courtenay. Elle servait également de pavillon de chasse à Bruant. Son moulin de Liffert est situé à quelques mètres de là.
"Tous les jours, je vois cette maison depuis mon salon" raconte Paul Legras, membre de l’association "Des histoires de Courtenay". "J’appréhende le jour où je vais la voir par terre. Je ne suis pas passéiste. Mais on fait des recherches archéologiques pour trouver d’anciennes maisons. Faisons en sorte qu’on n’ait pas à les chercher. Remettons-les en état."
L’association a contacté le propriétaire actuel de la Ruche, en vain. Il n’a d’ailleurs pas répondu à nos sollicitations. Quant aux collectivités, elles bottent en touche. "On n’a pas de pouvoir concret", se désole Christel Hecquet, 5e adjointe en charge de la culture, du patrimoine et de la communication à Courtenay. "On ne peut pas agir sur un terrain privé", reconnaît Christophe Bethoul, président de la Communauté de communes de la Cléry, du Betz et de l'Ouanne.
Pour sauver le bâtiment de la destruction, l’une des seules solutions serait de le classer comme "élément remarquable" dans le prochain Plan Local d'Urbanisme intercommunal et Habitat (PLUiH). En attendant, pour alerter sur la situation, l’association "Des histoires de Courtenay" organise un récital musical devant la ruche, le dimanche 26 mars prochain à 10 heures.