Le mois de juillet 2022 a été très chaud, avec des températures allant jusqu'à 40°C dans la région Centre-Val de Loire. Des conditions climatiques qui ne sont pas sans impact sur le développement des cultures et notamment des poires. Ces dernières sont arrivées à maturité avant l'heure et sont plus petites. Jérôme Bergère, arboriculteur dans le Loiret à Tigy doit bientôt récolter ses fruits, avec 15 jours d'avance.
Parmi les sept variétés du verger de Jérôme Bergère, les williams seront les premières a être récoltées. Les autres ne tarderont pas à l'être. Cette précocité est due à la sécheresse et n'est pas sans conséquences économiques.
En temps normal, les poires sont conservées au frais mi-août, mais cette année, la cueillette se fera plus tôt que d'habitude en raison des importantes chaleurs. Ce bouleversement demande à Jérôme Bergère de revoir son fonctionnement habituel : " Nous allons devoir stocker les fruits 15 jours de plus au froid. Avec le prix de l'énergie qui augmente, cela va nous faire une facture plus salée ". Par conséquent, le prix des poires devrait connaitre une hausse sensible.
La poire ne correspond pas aux attentes du marché
Les fortes températures ont provoqué un stress hydrique à la culture de poire. Les fruits se sont contractés, ce qui a empêché d'atteindre une croissance correcte. Leur taille est trop petite par rapport aux attentes. Leur proportion n'est pas assez généreuse pour la grande distribution. Résultat: Jérôme Berger vendra ses poires moins cher. Le soleil n'est pas le seul coupable dans l'histoire..." La qualité épidermique est impactée du fait de la grêle du 16 juin 2022, puisque les fruits sont troués. Ce n'est donc pas commercialisable en frais, on est obligé de les mettre à l'industrie ". Autrement dit, les poires amochées devront être transformées sous forme liquide. Dans ce cas là, les grossistes achètent le kilo à 10 centimes à la différence de 1 euro le kilo pour les poires en bon état.
Un manque de main d'œuvre
La maturité des poires était imprévisible. Avec ses 30 employés encore en vacances, l'arboriculteur de Tigy risque d'être confronté à un manque de main d'œuvre " Nous avons des employés qui viennent de l'étranger ou encore des étudiants qui sont en vacances. Après on reste dans un secteur où il y a des gros soucis de recrutement, puisque les métiers manuels ne sont pas les plus attractifs " explique t-il.