La campagne "Trois semaines pour tous donner", montée par l'établissement français du sang, a débuté le 27 septembre. L'objectif : remplir 30 000 poches de sang de plus que d'habitude au niveau national, pour gonfler des stocks au plus bas depuis plus de 10 ans.
Il y avait déjà eu un appel en mai, puis un autre en août. Moins de deux mois plus tard, rebelote : l'établissement français du sang (EFS) a lancé le 27 septembre une campagne, "Trois semaines pour tous donner", qui doit remobiliser les donneurs et remplir les stocks jusqu'au 17 octobre.
"La campagne de cet été a eu un effet modeste", reconnaît Frédéric Bigey, directeur de l'EFS Centre-Pays de la Loire. Si bien que les réserves se situent à un niveau "au plus bas depuis plus de 10 ans", avec moins de 80 000 poches de sang disponibles dans le pays. "Il en faudrait entre 100 et 110 000 pour être bien", estime-t-il.
Plus qu'un simple coup de communication, ces trois semaines voient les centres de dons s'ouvrir aux visites inopinées et sans rendez-vous, avec des horaires d'ouverture étendus "en fonction de l'arrivée des donneurs", explique Murielle Barnoux, responsable des prélèvements au centre de l'EFS à Saint-Jean-de-la-Ruelle dans le Loiret. Le centre sera d'ailleurs exceptionnellement ouvert mardi matin "alors qu'il est fermé habituellement".
Il manque 30 000 poches de sang
A l'échelle du pays, 10 000 donneurs se présentent chaque jour en moyenne. Sur les trois semaines, l'objectif est de récolter 30 000 poches supplémentaires -soit un jour virtuel de dons bonus par semaine- et ainsi remonter au-dessus du socle de sécurité des 100 000 poches en réserve.
L'ensemble Centre-Val de Loire et Pays de la Loire représente 5 000 dons hebdomadaires. Proportionnellement au niveau national, il faudrait que les deux régions récoltent 2 200 poches de plus que d'habitude jusqu'au 17 octobre pour remplir leur part du contrat.
[#UrgenceDonDeSang] ? À situation inédite, mesures exceptionnelles. Jusqu'au 17.10 :
— Établissement français du sang (@EFS_dondesang) September 29, 2021
?Les horaires de collectes seront étendus partout où cela est possible
? Avec ou sans RDV, nous ferons le max pour vous accueillir dans les meilleures conditions !
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D'après Frédéric Bigey, cette campagne doit permettre de résoudre la conjonction de trois problèmes qui, combinés, ont abouti à la situation critique actuelle. Le premier est traditionnel : "Les dons baissent en septembre tous les ans avec la rentrée." Seulement, là où les dons remontent habituellement dans le dernier tiers du mois, "la baisse se prolonge" cette année.
La coupable ? L'inévitable crise sanitaire et ses contrecoups, qui ont obligé l'EFS "à annuler la moitié de [ses] collectes en milieu universitaire et en entreprises", une situation qui se poursuit malgré l'absence de confinement depuis le 3 mai dernier.
Ainsi, l'EFS a "constaté un recul des dons sur l'année 2020", tout d'abord freinés par le confinement, au début duquel "les gens ne savaient pas s'ils pouvaient sortir ou pas". Après une campagne de remobilisation par invitations des fidèles et par voie de presse, les dons sont revenus à un stade satisfaisant avant que, paradoxalement, le déconfinement et la reprise des activités refassent fuir les donneurs.
Depuis, "les dons font du yo-yo", affirme le directeur de l'EFS Centre-Pays de la Loire, qui tire parti du décalage de nombreuses opérations dû à la surcharge des services hospitaliers, des décalages qui ont diminué les besoins en poches de sang.
Plus assez de personnels de collecte
Pourtant, même sans Covid-19, l'EFS Centre-Pays de la Loire ne fonctionnerait pas à plein régime. "Nous faisons face à une pénurie de personnels, nous manquons de médecins, d'infirmiers et de chauffeurs, on n'arrive pas à recruter", regrette Frédéric Bigey. En conséquence, l'établissement a dû réduire son nombre de collectes.
Sur le site efsrecrute.fr, de nombreuses annonces ont été publiées dans le Centre-Val de Loire, que ce soit à Orléans, Tours, Bourges, Chartres, Blois ou Châteauroux. Pour assurer toutes les collectes prévues dans la région, l'EFS aurait ainsi besoin de sept médecins de prélèvement, de cinq infirmiers pour prélèvements et de deux chauffeurs de collecte.
Frédéric Bigey insiste sur "l'urgence" que représente actuellement le besoin en sang total. Mais il promet de nouveaux appels à contributions dans les mois à venir. "Quand nous serons en ordre de marge complet, on appellera à l'aide pour le plasma", affirme-t-il.
Retrouvez ci-dessous la carte des cinq maisons du don de l'EFS en Centre-Val de Loire, et la liste complète des centres mobiles les plus proches de chez vous sur le site dondusang.fr.