Des salariés d’Amazon demandaient à être rattachés à une convention collective française, et non américaine, ce que refusait le géant du e-commerce. Mais la justice a tranché.
Plusieurs employés du site Amazon de Saran, près d’Orléans, ont obtenu devant le conseil de prud'hommes le rattachement à la convention collective du commerce de détail, ce que la direction leur refusait, apprend-on mardi 19 février auprès de la CGT.
Amazon qui emploie près de 2.000 personnes sur son site de préparation de colis à Saran, avait, selon la CGT, refusé d'appliquer la convention collective en usage en France, lui préférant la convention en usage aux États-Unis.
Le conseil de prud'hommes d'Orléans, saisi en juillet 2017 par la CGT pour six salariés, a ordonné un reclassement dans la convention collective nationale commerce détail non alimentaire, précise le syndicat. Une requête semblable avait été rejetée à Montélimar.
"C'est énorme !", a réagi auprès de l'AFP Khaled Bouchajra, délégué syndical CGT, pour qui "les américains se croient au Far West". "Ils ne respectent rien et jene vais pas les lâcher" a-t-il dit.
Une décision "contestable" pour Amazon
"Amazon respecte ses obligations en tant qu'employeur", affirme l'entreprise dans un communiqué transmis mardi midi à l'AFP. "La décision rendue par le conseil de prud'hommes d'Orléans est contestable", assure Amazon dans ce communiqué. L'entreprise envisage de faire appel, a précisé la direction à l'AFP.
Outre la requalification, l'entreprise devra payer les rappels de salaires correspondants et des dommages et intérêts pour "exécution fautive du contrat de travail" précise un communiqué de la CGT qui a aussi obtenu une condamnation pour discrimination syndicale à l'égard du délégué syndical du site de Saran.