Les laboratoires Servier ont annoncé hier un plan de restructuration de l'activité. Celui-ci touche particulièrement le réseau de "visite et promotion médicale". Le site de Gidy (Loiret), consacré à la production, ne devrait pas être touché.
Les laboratoires Servier vont supprimer 610 emplois "au cours du second semestre 2016" à l'occasion d'une "réorganisation de son réseau de visite et de promotion médicale" annoncée ce jeudi par le groupe. 690 personnes sont employées par l'entreprise en France pour ses activités de marketing médical.Le processus officiel d'information-consultation du personnel commencera le 3 décembre, d'après un courrier envoyé aux salariés.
Un projet "difficile mais nécessaire" pour le groupe
Le groupe Servier, laboratoire pharmaceutique créé à Orléans en 1954, est confronté à une profonde restructuration. "Ce projet est difficile mais nécessaire pour sauvegarder la compétitivité de notre groupe dans un contexte de marché de plus en plus difficile", a déclaré Olivier Laureau, président du groupe, dans un communiqué.Le laboratoire met en avant plusieurs facteurs pour justifier ces mesures : "pressions concurrentielles, réglementaires et économiques (pertes de brevet, progression rapide des génériques, déremboursements, baisses de prix imposées)" ou "complexité à développer de nouvelles solutions thérapeutiques". Le groupe est également pénalisé en France, particulièrement en terme d'image, par les suites de l'affaire du Médiator.
Large plan de modernisation
Les ventes en France, hors médicaments génériques, ont baissé de moitié en cinq ans. Le marché hexagonal n'est d'ailleurs plus que le troisième du groupe, derrière la Russie et la Chine. 92% des ventes hors génériques sont réalisés hors de France.Pour renouer avec le succès, Servier doit résoudre une équation complexe: renouveler son portefeuille de produits pour éviter une "chute significative" de ses résultats, tout en dégageant les ressources nécessaires à l'effort de recherche-développement, "clé de voûte" de l'entreprise qui y consacre 27% de son chiffre d'affaires, explique Olivier Laureau dans sa communication aux salariés.
Servier compte se recentrer dans certaines aires thérapeutiques, en particulier la cancérologie. Il veut aussi renforcer la promotion de ses médicaments actuels dans les pays émergents, poursuivre sa politique de partenariats et développer des médicaments génériques et biosimilaires.
Gidy doit se préparer à réduire ses coûts
Dans la région, le site de Gidy (Loiret), consacré à la production, ne devrait pas être directement concerné par ces suppressions d'emploi. Mais le plan de modernisation de Servier prévoit aussi de réduire de 25% en trois ans le coût de ses sites de production, hors achats de matières premières.Au total, Servier compte plus de 21.000 salariés dans le monde, dont 5.000 en France.