La polémique enfle dans l'affaire du trésor gaulois de Tavers. Juste avant la vente aux enchères, une association a porté plainte pour "destruction du site archéologique lors de fouilles sans autorisation et pour l’aliénation d’objets découverts dans le cadre de fouilles illégales"
Nouveaux rebondissements dans l'affaire du trésor gaulois de Tavers
Après l'annonce de la vente aux enchères du trésor de Tavers qui se déroulera à Meung-sur-Loire samedi 4 mai, l'association Halte au Pillage du Patrimoine Archéologique et Historique (HAPPAH) a décidé de porter plainte contre X " pour la destruction du site archéologique de Tavers lors de fouilles sans autorisation et pour l’aliénation d’objets découverts dans le cadre de fouilles illégales ". L'association de citoyens comprenant notamment des archéologues, estime que cet ensemble, qui rassemble 65 objets du VIe siècle avant notre ère découverts lors de fouilles non autorisées, .Le trésor découvert en 2012
En 2012, des objets (bijoux, parures et armes) ont été découverts dans le champ d'un couple d'agriculteurs de Tavers (Loiret) par deux "détectoristes" (des chercheurs de trésors qui utilisent des détecteurs de métaux). Les propriétaires du champ les avaient autorisés à sonder les lieux, mais les "chasseurs de trésors" n’avaient en revanche, pas d’autorisation préfectorale pour le faire. En 2016, la découverte a été déclarée "trésor national" par le ministère de la Culture. De plus, ce champ fait partie d’un site archéologique répertorié comme tel depuis 1981. Il est même évoqué dans un ouvrage prisé des détectoristes et intitulé "La carte archéologique du Loiret ".
Des conditions de fouillent illégales selon certains archéologues
Après la découverte de la vente aux enchères prévue le 4 mai 2019 à Meung-sur-Loire, orchestrée par le commissaire-priseur Aymeric Rouillac, l'association Happah a décidé de porter plainte pour, d'une part "dénoncer un pillage archéologique"et d'autre part, "rétablir la vérité sur les conditions de découverte du trésor, qui se sont déroulées dans le non respect de la loi et sur les conditions de vente de ces objets", affirme Jean-David Desforges, archéologue et président de l'Happah joint par téléphone. L'Happah ne remet pas en cause la légalité de cette vente aux enchères. Elle s'insurge cependant contre le non respect de la légalité quant aux découvertes archéologiques. "Notre démarche est avant tout faite pour amorcer une prise de conscience. Trop de découvertes sont réalisées par des archéologues amateurs sans autorisations", ajoute-t-il.
•Face à la polémique qui enfle et surtout face aux appels à ne pas surenchérir sur ce lot (mise en vente à 50.000 euros), Aymeric Rouffiac a porté plainte pour dénigrement en vue d’entraver les enchères de la vente du trésor de Tavers.