Habitants de Traînou, dans le Loiret, Frédéric et Christelle Tissier reçoivent des amendes par dizaines. La raison : une ligne blanche continue a été peinte juste devant l’entrée de leur domicile.
Cela fait neuf ans qu’ils vivent dans leur maison, située sur la commune de Traînou. Un petit havre de paix qui s’est transformé en cauchemar pour Frédéric Tissier et son épouse, Christelle. Depuis 2020, le couple est embourbé dans un conflit qui les oppose à la mairie et au policier municipal.
Il y a deux ans, la municipalité a fait installer un terre-plein à proximité de chez eux. C'est lui qui a déclenché "l'affaire Tissier" comme on l'appelle ici. Estimant que la végétation trop haute sur le terre-plein représentait un problème de visibilité et un risque routier, Frédéric Tissier avait multiplié les demandes à la mairie pour que les herbes soient taillées.
Mais quelques semaines après, les amendes commencent à pleuvoir : la ligne pointillée qui prolonge le terre-plein et passe devant le logement des Tissier est devenue une ligne continue, et son franchissement est surveillé de près par les caméra de vidéoprotection.
Or, chaque fois que le couple sort ou rentre en voiture, il est obligé de franchir cette ligne, ce qui est interdit par le code de la route.
Des dizaines de verbalisations
Résultat : l’infraction est captée par une caméra de vidéosurveillance installée à proximité et les deux quinquagénaires reçoivent des dizaines de verbalisations de la part de la police municipale. En outre, le maire n'hésite pas non plus à adresser à Frédéric Tissier une amende de 135 euros pour un défaut de clignotant constaté alors qu'il circulait derrière lui.
Pour Frédéric et Christelle, la situation est devenue intenable. "Je veux pouvoir revivre comme tout le monde, je voudrais qu’on me remette une ligne discontinue qui m’autorise à pouvoir entrer et sortir de chez moi", clame Frédéric.
Le couple dénonce le harcèlement dont il se dit victime et a déjà déposé sept plaintes auprès de la procureure d’Orléans et trois autres auprès de la gendarmerie. Quant au paisible village de Traînou, l'atmosphère y est devenu lourde, au point que des démissions en cascade viennent de secouer le conseil municipal.