Ce jeudi, le tribunal de Nanterre rendra sa décision concernant la cinquantaine de personnes qui demande réparation pour avoir utilisé le Médiator, commercialisé par les laboratoires Servier, dont le site de fabrication est basé à Gidy dans le Loiret
La justice se prononce ce jeudi sur la demande de réparation formulée par cinquante personnes
Lors d'une audience devant le juge des référés du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Nanterre le 8 décembre dernier, cinquante personnes ont réclamé chacune 15.000 euros de provisions aux laboratoires Servier. Ils ont utilisé le Médiator. Même s'ils ne sont pas malades, ils vivent avec une "angoisse" liée au risque engendré par la prise de ce médicament.A l'audience du 8 décembre, Servier avait contesté le bien-fondé de l'action des 50 demandeurs, opposant que le délai de 3 ans pour saisir le juge était prescrit et que certaines parties s'étaient vu notifier une fin de non-recevoir devant d'autres tribunaux.
Ce jeudi, la justice devra se prononcer sur la question de savoir si oui ou non, la prise du Médiator peut entraîner un préjudice d'anxiété.
En octobre 2015, le TGI de Nanterre a reconnu pour la première fois la responsabilité civile de Servier sur le fondement de la défectuosité du médicament, mais l'affaire doit encore être tranchée en appel.
Utilisé par cinq millions de personnes, l'antidiabétique, largement détourné comme coupe-faim pendant plus de 30 ans et retiré du marché français en novembre 2009, est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques (valvulopathies) et de l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), une pathologie rare et actuellement incurable. Le Mediator pourrait être responsable à long terme de 2.100 décès, selon une expertise judiciaire.