Mise à mal par les contraintes sanitaires, la cinquième édition du #MoisSansTabac peine à motiver les fumeurs. Les partenaires sociaux et médicaux ont pourtant multiplié les outils de sensibilisation, notamment sur Internet.
Reconfinement, attentats, crise économique. Autant de préoccupations anxiogènes susceptibles de vous donner envie de fumer davantage. C’est précisément ce contre quoi se bat Santé publique France (SPF), qui a lancé le 1er novembre 2020 sa cinquième édition de #MoisSansTabac.
Sensibilisation numérique
Une édition marquée par la crise sanitaire et ses contraintes. "Nous ne pourrons pas faire d’événement collectif en présentiel ni installer de stands de prévention. Mais en revanche, nous sommes très actifs sur internet et sur les réseaux sociaux pour accompagner au mieux les fumeurs", insiste Morgane Belen, chargée de la prévention à la Mutualité française Centre-Val de Loire.Téléconsultations, kits « 40 jours sans tabac », spots publicitaires télévisés, conférences vidéo sur Tabac info service, capsules numériques sur Instagram… "tout est mis en œuvre pour orienter les participants vers des professionnels de santé et des outils dont ils n’avaient peut-être pas entendu parler jusque-là", poursuit Morgane Belen.
Seulement, les chiffres ne trompent pas. En France, près de 110 000 personnes se sont inscrites sur le site de Tabac info, soit deux fois moins que l’année dernière. 3 033 en Centre-Val de Loire, une baisse de 20% par rapport à 2019.
"D’habitude, nous pouvons faire de la prévention dans le hall de l’hôpital, dans les universités ou dans les entreprises, mais cette année c’est impossible. Et puis un certain nombre de personnes ont peur de venir en consultation à cause du Covid-19", explique Stéphanie Fombonne, tabacologue au CHU de Blois.
Motivations financières
Des fumeurs en moins grand nombre, motivés par d’autres facteurs que la campagne de SPF : "Les gens veulent faire attention à leur santé, encore plus avec le coronavirus ou la grippe. Mais la première motivation reste tout de même économique", précise la spécialiste.En effet, avec une augmentation de 40 centimes le 1er novembre dernier, et des paquets de cigarettes atteignant les 10€, bon nombre de fumeurs français ont décidé d’arrêter leur consommation de tabac. D’autant plus que les aides à l’arrêt comme les patchs ou les sprays buccaux sont entièrement remboursés depuis le 1er janvier 2019.
Même si 27% des fumeurs ont augmenté leur consommation pendant le premier confinement, à cause notamment du manque d’activité et du stress, les professionnels de santé espèrent cette fois pouvoir infléchir la tendance.