L'organisateur du vol qui a couté la vie à Emiliano Sala, ancien joueur de l'US Orléans qui venait d'être transféré à Cardiff City, a été reconnu coupable de mise en danger ce jeudi 28 octobre. Il risque une peine de prison ferme.
Après deux semaines d'audiences et sept heures de délibération, l'intermédiaire, qui avait organisé le vol dont le crash a couté la vie au footballeur Emiliano Sala en 2019, a été reconnu coupable de mise en danger de l'appareil par un tribunal du Pays de Galles, ce jeudi 28 octobre.
Selon l'accusation, le prévenu devait initialement piloté l'apparail mais, en vacances à Paris avec sa femme, il avait confié le transport à David Ibbotson. Ce dernier n'avait pas de licence de pilote commrcial, sa qualification pour ce type d'appareil avait expiré et il n'était pas compétent pour voler de nuit.
Il encourt jusqu'à 5 ans de prison et risque deux ans de détention pour des poursuites concernant le transport d'un passager sans autorisation valide, charge pour laquelle il a plaidé coupable.
Un vol pour Cardiff, où il venait d'être transféré
Emiliano Sala, ancien joueur de l'US Orléans (2012 - 2013), âgé de 28 ans, effectuait ce voyage dans le cadre de son transfert à Cardiff City pour 17 millions d'euros. Le petit avion privé à bord duquel il se trouvait avec le pilote Davd Ibbotson s'était abimé dans la Manche le 21 janvier 2019.
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— FC Nantes (@FCNantes) January 21, 2019
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Le corps du joueur, dont la disparition avait ému le monde du football, avait été retrouvé dans la carcasse de l'appareil plus de deux semaines après l'accident, à 67 mètres de profondeur. Le corps du pilote, âgé de 59 ans, n'a pas été retrouvé.
"Une question de paperasse"
La propriétaire du Piper Malibu, Fay Keely, avait par ailleurs indiqué lors de son témoignage avoir demandé explicitement par écrit au prévenu de ne plus recourir aux services de David Ibbotson, après plusieurs infractions signalées par l'autorité britannique de l'aviation civile.
La défense de David Henderson, avait cependant réfuté toute "imprudence", affirmant que les manquements aux règlements reprochés à son client relevaient "purement d'une question de paperasse" et qu'ils n'avaient pas conduit à mettre réellement le vol en danger.
Son avocat Stephen Spence avait assuré que la seule différence entre une licence commerciale et privée relevait de la possibilité de faire payer les passagers, sans que cela ne dise rien des capacités du pilote, qui comptait plus de 3.500 heures de vol à son actif.
"Sur le terrain, c'était un guerrier"
Dans son rapport définitif publié en mars 2020, le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens a estimé que le pilote avait perdu le contrôle de l'appareil lors d'une manoeuvre effectuée à une vitesse trop élevée, "probablement" destinée à éviter le mauvais temps.
La dépouille d'Emiliano Sala avait été rapatriée en février 2019 en Argentine. Parents, amis, émissaires de Nantes, Bordeaux et Cardiff, habitants : ils étaient des centaines à être venus s'incliner, pleurer, poser une main sur le cercueil du footballeur à Progreso, le village argentin de 3.000 habitants qui l'avait vu grandir. En France, les hommages s'étaient aussi multipliés après l'annonce de la disparition du footballeur.
Vahid Halilhodzic, alors entraîneur du FC Nantes, avait confié à propos du sportif avoir "rarement vu quelqu'un d'aussi attachant, humble, modeste. Mais sur le terrain, c'était un guerrier".