Un étudiant de 19 ans, originaire de Tours, avait été assassiné en Haute-Saône en août dernier. En plus de trois suspects, arrêtés peu après les faits, deux nouvelles personnes ont été placées en détention ce 22 octobre.
Un homme et une femme ont été placés en détention ce vendredi 22 octobre, après leur mise en examen pour "complicité d'assassinat". Ils sont soupçonnés d'avoir participé, en août en Haute-Saône, à l'organisation de l'assassinat d'un étudiant de 19 ans originaire de Tours, à qui ils voulaient voler environ 200 000 euros de cryptomonnaie.
Les deux personnes ont reconnu avoir été informées du projet de trois de leurs proches de tuer la victime, a précisé lors d'une conférence de presse le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux. Ces trois proches avaient, eux, déjà été mis en examen et écroués pour "assassinat" en août dernier.
"Une séance de torture"
Le 18 août, le corps de l'étudiant avait été retrouvé dans un étang à Plancher-Bas, petite commune située dans l'est de la Haute-Saône. L'autopsie a révélé plus d'une vingtaine de coups de couteau au niveau du cou et du torse, dont aucun n'a été mortel, ce qui permet d'envisager "une séance de torture", selon le magistrat. L'étudiant est finalement mort noyé, après avoir été jeté dans l'étang, encore agonisant.
D'après les investigations de la section de recherches de la gendarmerie de Besançon, ce passionné d'informatique avait "créé un logiciel pour boursicoter dans le domaine des cryptomonnaies", a précisé le commandant Yves Raguin. Il avait révélé à son compagnon, un homme de 32 ans domicilié à Montbéliard dans le Doubs, avoir amassé environ 200 000 euros en cryptomonnaie, dont des bitcoins. Ce dernier en avait informé son frère jumeau et sa femme, domiciliés en Haute-Saône, qui hébergeaient deux jeunes de leur famille à la personnalité fragile, âgés de 18 et 23 ans.
Déjà des condamnations pour escroqueries
Lors de la découverte du cadavre, le compagnon trentenaire avait d'abord déclaré aux gendarmes avoir été la cible, avec l'étudiant, d'une agression homophobe, avant d'admettre lors de sa garde à vue avoir participé à l'assassinat avec les deux jeunes. Le trio a reconnu son implication, "même si personne n'assume avoir donné les coups de couteau", a souligné le procureur. Et les suspects ont finalement révélé que le frère jumeau et sa femme les avait aidés à préparer le crime.
Ces cinq individus aux revenus modestes avaient déjà déterminé la répartition du butin à venir. Ils auraient par ailleurs fomenté une première tentative d'assassinat qui a échoué la veille du crime. Ils étaient connus de la justice pour des délits mineurs et la femme du groupe, qui avait ouvert un compte en ligne avant l'assassinat, a déjà été condamnée pour des escroqueries, selon le procureur Etienne Manteaux.