Paris-Nice : choisir une ville-étape "ça se passe souvent autour d'une table !"

Le Paris-Nice, qui se déroule du 6 au 13 mars prochain, traversera une dizaine de villes dont Orléans, Vierzon, et Dun-le-Palestel. On vous explique comment les villes sont choisies pour devenir une étape de cette célèbre course cycliste.

Ce 5 janvier, les organisateurs du Paris-Nice ont annoncé le parcours de la célèbre course cycliste, qui aura lieu du 6 au 13 mars. Le lundi 7 mars, la course fera son arrivée à Orléans, avant de repartir le lendemain de Vierzon pour se diriger vers Dun-le-Palestel, dans le département de la Creuse.

Être ville-étape, une aubaine

Mais comment détermine-t-on le parcours d'une telle course ? La société ASO (Amaury Sport Organisation) est une spécialiste de l'organisation d'événements sportifs, parmi lesquels le Tour de France, le Dakar et, naturellement, le Paris-Nice. En général, à moins de "trous" dans l'organisation, ASO s'appuie en premier lieu sur les candidatures des villes elles-mêmes, explique François Lemarchand, ancien cycliste professionnel et directeur du Paris-Nice.

"Il y a des années où cela a été difficile" de boucher ces trous dans le parcours, reconnaît le responsable sportif d'ASO, mais depuis le début des années covid, "les villes sont vraiment demandeuses, elles ont besoin d'animations, elles sont demandeuses de ce genre d'événement populaire". Outre les retombées économiques et touristiques de la course, avec 600 lits d'hôtels occupés par l'organisation, le passage de la course est aussi un moment de communion autour du sport.

On a l'avantage d'avoir un sport merveilleux, gratuit, qui se pratique au milieu de paysages fabuleux et de très belles villes. Et puis quand vous êtes une ville-étape, les Mbappé et les Zidane du vélo, ils passent devant chez vous ! Au passage, on valorise le château du coin, à Orléans on verra sûrement en fin d'étape un beau plan de la cathédrale. En France, on sait faire !

François Lemarchand

Directeur du Paris-Nice

"Notre stade, c'est la route"

Quant au processus de sélection des villes en elles-mêmes, il commence dès la fin du Paris-Nice précédent. Pour établir le parcours, en fonction des villes candidates et des besoins, les organisateurs ont plusieurs options : passer par l'est, l'Yonne, la Saône-et-Loire avant de redescendre sur l'axe rhodanien, une route de l'ouest via le Loir-et-Cher et Limoges, ou enfin un axe central par Orléans.

"Au mois de juin, il faut que j'aie déjà une bonne moitié du parcours qui soit certaine" poursuit François Lemarchand. "Vers septembre on essaie de finir mais la date butoir c'est de pouvoir déclarer le parcours en préfecture début décembre." Cette année, pour la première fois, le parcours était bouclé dès le 1er octobre. "J'étais le premier surpris !"

Il ne faut pas oublier que c'est un sport simple. Notre stade, c'est la route. On peut avoir le meilleur coureur, le meilleur matériel, tout ce qu'on veut, mais si on n'a pas une ville de départ et une ville d'arrivée, on n'a rien.

François Lemarchand

Directeur du Paris-Nice

Quant aux réunions et aux négociations avec les élus locaux, la France ne renie pas ses traditions : "ça se passe souvent autour d'une table !" D'année en année, les organisateurs entretiennent des "relations fortes" avec les maires, "et surtout certains maires", souligne le responsable sportif.

Cela se vérifie notamment dans les villes moyennes comme Vierzon, où le maire, Nicolas Sansu, est devenu un hôte de choix pour les mordus du guidon. Ville-départ du Tour de l'Avenir 2010, Vierzon a déjà accueilli le Paris-Nice en 2012 et 2018, sans oublier la 7e étape du Tour de France, le 2 juillet 2021, qui reliait Vierzon au Creusot. Localement, la ville accueille aussi régulièrement le très couru Paris-Châlette-Vierzon.

Vierzon, une ville qui pédale

Lui-même "passionné de sport", Nicolas Sansu est le premier à se réjouir du retour du Paris-Nice dans sa commune, où il cherche à valoriser également la pratique de la petite reine. Cette course, explique l'élu communiste, "c'est un spectacle formidable, pour lequel les gens n'ont pas besoin de se déplacer, et c'est un sport gratuit et populaire, avec des valeurs". Localement, il voit aussi dans le Paris-Nice l'occasion de mettre en lien l'événement sportif et le développement local.

Car valoriser le vélo en ville, rendre ses parcours plus sûr tant pour le loisir, pour se rendre au travail, que pour l'usage sportif, c'est faire un "choix militant", à rebours du culte de la voiture, souligne le maire. A l'école, sur la vélo-route qui longe le canal du Berry, ou au cœur des chemins de vignes, les cycliste vierzonnais disposent d'un vaste domaine que la mairie souhaiterait encore élargir et sécuriser.

Et il semblerait que les Vierzonnais ne renâclent pas non plus à se servir du vélo. "Entre juin et décembre 2021, on a eu 100 vélos électriques achetés grâce à l'aide qu'on a mis en place", note par exemple le maire, qui veut renouveler l'exercice en 2022. La mairie a aussi lancé un appel à projet pour un trajet cycliste sécurisé entre la gare et le parc technologique de Sologne, afin de compléter l'axe est-ouest que représente le Canal du Berry. Quant au Paris-Nice, les Vierzonnais pourront le voir prendre le départ depuis leur ville dès le 8 mars.

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