Pass vaccinal : des députés du Cher et d'Eure-et-Loir menacés de mort à quelques jours du vote du projet de loi

En Centre-Val de Loire, Guillaume Kasbarian et Nadia Essayan ont reçu des menaces de mort, faisant référence aux "mesures sanitaires". La députée du Cher y voit un lien avec le pass vaccinal, adopté en commission ce jeudi 30 décembre.

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"La 1789-bis est inévitable". Voilà ce qu'affirme un mail anonyme, envoyé à la députée MoDem du Cher Nadia Essayan. Le texte lui adresse de très violentes menaces : "Ta tête aurait dû tomber il y a bien longtemps de ça, vu que personne ne l'a fait, moi je vais m'en occuper", écrit l'auteur. Le texte fait plusieurs fois référence aux "mesures sanitaires" décidées par le gouvernement et approuvées par la majorité parlementaire.

Le 28 décembre, un autre mail est reçu par la députée, contenant des menaces de mort tout aussi explicites, et avertissant : "Vous allez vite comprendre que notre liberté, il ne fallait pas y toucher". Le mail renferme également son numéro de téléphone personnel et son adresse.

"C'est la France et sa démocratie qui est attaquée"

"La cause de cette violence serait notre soutien au projet de loi sur le pass vaccinal que nous allons voter mardi prochain", écrit Nadia Essayan dans un communiqué de presse, expliquant avoir porté plainte au commissariat de Vierzon. Adopté cette nuit en commission, le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal doit être prochainement discuté dans l'hémicycle, le gouvernement souhaitant une entrée en vigueur le 15 janvier.

Nadia Essayan, qui avait déjà reçu des menaces de ce type lors de la signature des accords de libre-échange avec le Canada, les qualifie de "forme de terrorisme" :

Ces menaces sont très graves, et il faut tout faire pour que ces actes ne restent pas impunis, même si c’est très complexe à traiter. Il est question de nos personnes mais aussi du mandat républicain que nous représentons, et donc, à travers nous, c'est la France et sa démocratie qui est attaquée.

Nadia Essayan, députée MoDem de la 2e circonscription du Cher

Le constat est le même pour Guillaume Kasbarian. Député LREM d'Eure-et-Loir, il a, lui aussi, été la cible de ces menaces ; lui aussi est allé porté plainte, et lui non plus n'en est pas à sa première fois. "On ne s'habitue pas, et il ne faut pas s'y habituer, assène-t-il. Il ne faut pas banaliser, il faut systématiquement condamner, porter plainte, et laisser les enquêteurs faire leur travail".

Protection policière accrue

Comme Nadia Essayan, il estime que ces menaces sont "inacceptables dans le fonctionnement de nos institutions" : "La démocratie permet à tout un chacun d'exprimer des opinions différentes, de faire part de ses propositions dans un cadre respectueux des personnes. Quand certains utilisent la violence, il faut réagir."

Pour autant, il assure que "la démocratie est plus forte que ces personnes", et que de telles menaces "ne vont pas m'empêcher de vivre ma vie, d'être au travail et d'être dans l'hémicycle pour discuter du projet de loi". 

À la suite de menaces de morts proférées contre des élus, notamment contre le député Agir du Cher Loïc Kervran et le maire EELV de Tours Emmanuel Denis, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait adressé un message aux préfets le 9 novembre. Il leur demandait alors de "renforcer la surveillance aux abords des permanences des parlementaires ainsi que de leurs domiciles le cas échéant".

Une demande réitérée ce jeudi 30 décembre par le ministre, à en croire Guillaume Kasbarian. "Tout est fait du coté des forces de l'ordre pour protéger les domiciles et les permanences parlementaires, explique-t-il. Je peux en témoigner personnellement." Comme Guillaume Kasbarian et Nadia Essayan, 52 députés de toute la France ont été ciblés par le mail de menaces de mort du 28 décembre.

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