Pourquoi les canicules répétées et prolongées sont-elles dangereuses pour la santé ?

Le premier pic de chaleur de l'année 2024 est l'occasion de rappeler qu'en plus d'être inconfortable, la chaleur peut être mortelle. Sauf si l'on prend les bonnes précautions.

Après un début d'été pluvieux, le premier pic de chaleur de l'année est sur nous. Avec des températures montant jusqu'à 34°C, cette canicule sera, selon les prévisions, plus courte et moins intense que les nombreuses vagues de chaleur de 2023. Cependant, comme toute période de chaleur excessive, les risques pour la santé humaine existent.

Risques d'hyperthermie et dedéshydratation

Les deux risques principaux, selon le ministère de la Santé et des solidarités, sont l'hyperthermie et la déshydratation. Les personnes vulnérables, en particulier les enfants et les personnes âgées, sont les plus exposées à ce risque. Mais même en étant jeune et bien portant, il est nécessaire de se prémunir.

Alors, quelles sont les précautions à prendre ? Il est conseillé par le gouvernement de boire beaucoup, au moins 1,5 litre d'eau par jour, afin de contrer la déshydratation. Vous pouvez aussi vous mouiller le corps régulièrement pour l'aider à réguler sa température. Si vous êtes en intérieur, fermez les volets et les fenêtres le matin afin de garder la fraîcheur à l'intérieur.

Si vous travaillez, notamment en extérieur, votre employeur a l'obligation de protéger votre santé. Il doit donc mettre à disposition de l'eau en quantité suffisante et adapter le rythme et la charge de travail, en particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.

Enfin, il est important de s'assurer que les enfants et les personnes âgées soient protégés autant que possible des dangers de la chaleur. Prenez des nouvelles de vos proches et restez vigilants face aux symptômes qui peuvent indiquer une grave réaction aux fortes chaleurs.

Nuits "torrides" et "infernales"

Sur le moyen terme, une vague de chaleur qui s'attarde pendant plusieurs jours, comme cela a été le cas chez nos voisins européens, peut avoir d'autres conséquences préoccupantes sur la santé.

En effet, en période de canicule, les températures minimales restent élevées. En Espagne, on parle par exemple de nuit "torride" au-delà d'une température de 25°C et d'une nuit "infernale" lorsqu'elle atteint 30°C. 

Or, selon Clément Gaillard, docteur en urbanisme et spécialiste de l'adaptation au changement climatique, ces effets sont amplifiés dans les ilôts de chaleurs urbains. Et peuvent avoir un effet important sur la santé. "Il existe un consensus chez les chercheurs qui travaillent sur les impacts sanitaires de la chaleur", écrit-il, "sur le fait que les températures nocturnes déterminent la surmortalité en période de canicule".

En particulier, le manque de sommeil induit par ces fortes températures nocturnes provoque stress et complications sanitaires à mesure que la canicule se poursuit. Heureusement, cela ne devrait pas (trop) être le cas lors du pic de chaleur de cette fin juillet, qui prendra fin rapidement. Mais en 2003, les températures nocturnes élevées avaient été l'un des facteurs de sur-mortalité, surtout chez les personnes âgées.

"Il faut prendre la mesure du fait que le sommeil et le confort thermique nocturnes en période estivale sont des problèmes majeurs d’adaptation au changement climatique", note cependant le chercheur. La seule manière de se prémunir, outre la climatisation, reste en effet de réfléchir à une forme d'urbanisme mieux adaptée au changement climatique, notamment en faisant revenir la nature au cœur des villes.

Selon le Giec, les jours de fortes chaleurs pourraient être plus fréquents et plus mortels à mesure que la planète continue de se réchauffer, en raison de mesures politiques largement insuffisantes. Sans compter les nombreux effets moins direct, comme la multiplication de maladies infectieuses et le bouleversement de l'agriculture.