La situation des étudiants précaires devient critique en cet automne

Les étudiants sont de plus en plus nombreux à ressentir des difficultés pour joindre les deux bouts. Les syndicats déplorent une précarité en augmentation, et demandent plus de moyens pour l'enseignement supérieur et les Crous. La crise sanitaire a accentué les inégalités. 

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La situation d'un grand nombre d'étudiants devient critique en cet automne marqué par la seconde vague de la crise sanitaire. Cet été déjà, une enquête Ipsos commandée par la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) établissait que 74% des étudiants avaient rencontré des difficultés financières depuis mars, et que la moitié avait eu du mal à payer son loyer ou même à s'alimenter correctement.
 

"C'est notre vie au quotidien"

"On y passe tous un jour. On passe tous par des moments de difficulté financière, ou même sociale", constate Anaïs, une étudiante rencontrée par France 3 sur le campus de l'université de Tours. "C'est notre vie au quotidien." Une précarité qui a des conséquences sur l'avenir des étudiants, dont 84% ont estimé avoir décroché dans leurs études depuis mars, selon Ipsos.
 

Plus grave encore, les difficultés rencontrées par les étudiants peuvent avoir des conséquences sur leur santé mentale et physique : un tiers d'entre eux a renoncé à se soigner depuis le printemps, et 23% confie avoir eu des pensées suicidaires. En novembre 2019, avant le confinement, un étudiant de 22 ans avait tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant devant le Crous, à Lyon. La précarité était aussi l'un des facteurs avancés par les syndicats étudiants pour expliquer le suicide de Doona, une étudiante transgere à Montpellier, au mois de septembre 2020. Victime de transphobie dans son accompagnement médical, elle aurait subi, selon le syndicat, des menaces d'expulsion de son logement.
   

Des initiatives solidaires pour s'en sortir

Dans ce contexte, le covid-19 n'a fait qu'aggraver les choses. Avec la crise sanitaire, "plein d'étudiants ont perdu leur boulot et se retrouvent dans une grande précarité", analyse Jude Nestor Mandzekele, président de l'Unef Tours. "Ils courent dans tous les sens pour trouver de quoi se nourrir et s'entretenir !" De son côté, Marielle Brame, présidente de l'Unef à Orléans et invitée du JT de France 3 le 19 octobre, confirme que là aussi "la situation de précarité a empiré chez les étudiants". Une situation aggravée par le fait que non seulement certains étudiants ont perdu leur emploi, mais que dans certains cas leurs parents aussi.

Pour s'en sortir, les étudiants sont de plus en plus nombreux à se tourner vers des initiatives solidaires. A Tours, c'est le cas du "P'tit Kdi", une épicerie mobile financée par l'État à travers plusieurs collectivités et portée notamment par le député LREM local, Philippe Chalumeau. Grâce aux bénévoles de la Croix-Rouge et de la Banque Alimentaire, le P'tit Kdi se charge de récupérer des invendus auprès de grandes surfaces, de producteurs locaux, ou même des plateaux-repas donnés par le centre hospitalier. Outre les produits secs, comme les pâtes ou le café, le P'tit Kdi distribue également fruis et légumes frais, ainsi que des produits hygiéniques.
 


Mais ce genre d'initiative ne fait, au mieux, que masquer les manques du service public, du point de vue des syndicats étudiants. "L'UNEF réclame un investissement dans l'enseignement supérieur mais aussi dans les Crous", ajoute Marielle Brame. "Parce que si on se dit que ce sont les associations qui doivent pallier ce genre de chose, on se demande où est le service public ?"

 
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