Pour la troisième fois en un an, Christophe et Aline Bethoul sont contraints de fermer leur magasin de jouets. S'ils parviennent à surmonter cette difficulté tant bien que mal, l'annulation des salons et évenements commence à peser sur les deux gérants.
A Saint-Germains-des-Prés, à douze kilomètres au sud-est de Montargis, ACB Jeux est l'une des dernières entreprises françaises à fabriquer des jeux en bois. Christophe, fils de menuisier, et sa femme Aline Bethoul, se sont lancés dans cette aventure en 2012. Leur objectif : "défendre l'authenticité et réinstaurer la convivialité autour d'un jeu entre amis ou en famille".
Depuis, l'affaire marche bien pour eux : chaque année, ils attirent des clients supplémentaires, notamment grâce aux salons. Mais à cause de la pandémie, ces évènements sont annulés les uns après les autres, depuis plus d'un an.
Les gens qui passent commande sur Internet nous connaissent grâce à ces salons. On devait faire le Salon des métiers d'art d'Orléans prévu en février, repoussé en avril pour qu'il soit finalement déprogrammé. Le 1er mai, nous devons faire les saveurs du Castelet, mais je pense que ce sera annulé aussi.
L'impact du Covid-19 se fait également ressentir sur les locations, réalisées dans le cadre de mariage ou encore de fêtes de villages. "Même nos ateliers d'animation dans les maisons de jeunes sont annulés" racontre Aline. Qui plus est, depuis le 3 avril, leur commerce est considéré comme non-essentiel par le gouvernement. Ils ont donc été contraints à la fermeture de leur boutique à l'annonce du troisième confinement.
80% de chiffre d'affaire en moins
"Heureusement pour nous, ce n'est pas en boutique que nous faisons le plus de chiffre d'affaire" se réjouit tant bien que mal Aline. Son établissement est située dans une rue peu passante, où "les gens doivent faire l'effort de venir". Une raison de plus pour elle et son mari de développer leur activité sur Internet. "Les ventes en ligne ont explosé pendant les périodes de Noël". Le reste de l'année, la co-gérante enregistre une baisse de 80% de son chiffre d'affaire.
Aline explique qu'ils parviennent à s'en sortir financièrement malgré tout : "Mon mari a une activité en plus, nous touchons les aides de l'Etat et nous ne payons pas de loyers puisque nous résidons au même endroit". Psychologiquement, c'est plus compliqué. "On ne sait pas quand est-ce qu'on va redémarrer. Puis même quand ce sera le cas, est-ce que les gens reviendront nous voir dans des salons ?"