Malgré des sondages peu encourageants, la candidate des Républicains peut toujours compter sur le soutien des députés LR de Centre-Val de Loire jusqu'à l'élection présidentielle. Mais l'après est déjà dans toutes les têtes.
A un peu moins de trois semaines de l'élection présidentielle, les partisans de Valérie Pécresse rêvent encore d'un second tour, sans trop y croire pour certains. La candidate des Républicains (LR) plafonne à 10% des intentions de vote au premier tour ex æquo avec Eric Zemmour (Reconquête!), selon le baromètre quotidien Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France, publié lundi 21 mars.
Au sein même de sa famille politique, beaucoup lui ont tourné le dos comme l'ancien ministre du Budget Eric Woerth, qui a d'ores et déjà annoncé son soutien au président sortant Emmanuel Macron. Nicolas Sarkozy, quant à lui, ne s'est toujours pas exprimé. Plus récemment, le député LR de la première circonscription de l'Yonne, Guillaume Larrivé, a également appelé à construire "une nouvelle majorité" avec le chef de l'Etat en cas de défaite de son parti à l'élection présidentielle, dans une interview publiée dans Le Point le 21 mars.
Les députés de la région Centre-Val de Loire fidèles à leur candidate
Dans la région Centre-Val de Loire, les députés LR affichent néanmoins leur soutien à Valérie Pécresse jusqu'à l'échéance du scrutin. "J'ai comme critère la fidélité à une famille politique et la reconnaissance de celles et ceux qui m'ont aidé à être parlementaire", affirme ainsi Jean-Pierre Door, député de la quatrième circonscription du Loiret, ajoutant : "je suis désolé de voir certains qui s'échappent de la famille politique et je continue de soutenir Valérie Pécresse jusqu'au bout". "Je suis LR, je soutiens ma candidate, celle qui a été désignée par les militants", abonde Claude de Ganay, autre député du Loiret. "Les députés LR de la région Centre sont plutôt fidèles à leur famille me semble-t-il", précise cet ancien partisan de Bruno Lemaire à la primaire de la droite en 2016.
Le président du comité de soutien de Valérie Pécresse dans le Loiret reconnaît néanmoins un "contexte politique difficile, atypique", "des sondages pas très bons", et un parti en pleines "turbulences". "Il y a beaucoup de facteurs qui ne la favorisent pas notamment le fait qu'elle soit une femme, ce n'est pas toujours facile de s'imposer dans ce milieu pourtant théoriquement ouvert", déplore-t-il. "Je pense que cette élection est loin d'être terminée", défend de son côté Nicolas Forissier, député de l'Indre et porte-parole régional de Valérie Pécresse, qui critique une "approche totalement personnelle" de Guillaume Larrivé. Olivier Marleix, député d'Eure-et-Loir a également condamné à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux ces rapprochements avec La République en Marche (LREM).
Cependant, l'après présidentielle et les possibles ralliements au moment des élections législatives mi-juin sont déjà dans toutes les têtes. "J'ai quand même le sentiment que nous avons dans la région Centre des députés LR qui partagent une ligne assez proche de la notre et à l'inverse nous en avons d'autres avec qui je sais que cette ligne là est irréconciliable, témoigne Guillaume Kasbarian, député LREM d'Eure-et-Loir. Feront-ils le choix ou non de rejoindre la majorité ? Il n'y a qu'eux qui peuvent répondre."
L'après présidentielle
"Nous verrons ce qu'il se passera à la Présidentielle. Ce qui est clair c'est que moi je considère que mon pays passe avant mon parti, soutient Nicolas Forissier. Evidemment je suis fidèle à ma famille politique et à mon parti mais je considère que ce qui est prioritaire, y compris pour nos territoires de la région, et du Berry en particulier, c'est de faire en sorte que le pays avance, que nous fassions des réformes, apportions des réponses aux aspirations de nos concitoyens." Selon le député de l'Indre, si Valérie Pécresse n'est pas élue, "il faudra écrire une nouvelle page mais je pense que cela ne peut se faire qu'en étant fidèles aux engagements et aux principes que nous défendons sur le fond. Je plaide pour une approche collective au sein de notre famille politique quoiqu'il arrive", ajoute-t-il.
Vingt ans après la création de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), qui se voulait un rassemblement des droites et du centre, la famille politique de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy n'a jamais été aussi proche de la rupture. "S'il y a une fuite de certains, le parti sera en sérieuse difficulté pour survivre ou tout du moins se reformer, se reconstituer", conclue Claude de Ganay.