L'homme, à l'initiative du cambriolage, était en pleurs à la barre de la cour d'assises de Bourges.
Aujourd'hui à la barre de la cour d'assises du Cher, la parole était aux accusés et, en premier lieu, à Giovanni Fallone. Personnage clé du braquage du couple de bijoutiers à Saint-Amand-Montrond, il s'annonce aussi un personnage clé du procès.
"Dire toute la vérité"
Il est le premier à avoir avoué les faits, en 2015, dès sa première audition. Il accepte aussi de dénoncer les autres accusés, dont son frère. Un fait rare pour la communauté des gens du voyage, dont les sept accusés font tous partie.
"Il fait le choix difficile de dire toute la vérité, envers et contre tous, fait valoir son avocate, Delphine Debord-Guy. Cela signifie dire toute la vérité qu’il doit à Mr et Mme Garcia, c’est dire qui étaient les hommes qui se cachaient derrière ces cagoules, c'est dénoncer aussi des personnes qui font partie de sa communauté."
Giovanni Fallone a tout dit, même s'il peine à se souvenir des dates, des discussions précises. C'est lui qui repère le couple de bijoutiers, lui qui les braque avec une arme qu'il affirme factice. La raison ? Une dette de stupéfiants de 26 000 euros. C'est d'ailleurs l'homme qu'il devait rembourser qui a dénoncé une partie des accusés.
Un profond traumatisme
Giovanni Fallone est en pleurs à la barre, confie regretter ses actes envers le couple Garcia. Il faut dire que leur récit de la veille, rapporté par nos confrères du Berry Républicain, était difficilement soutenable.
"Ils ont cherché un coffre partout, alors qu’on n’en a pas, ils m’ont lié les mains, poussé sur le canapé. Plusieurs sont montés à l’étage avec ma femme, je l’entendais crier là-haut, j’imaginais le pire..." a raconté Juan Garcia, encore sous le choc aujourd'hui. Si le couple n'a pas été molesté, il en garde une profonde trace. "On n’est plus pareils ! on ne vit plus pareil ! Ils m’ont gâché ma fin de vie" a conclu le bijoutier.
Les auditions des autres accusés se poursuivront toute la journée. Même si quatre d'entre eux continuent de nier les faits, ils risquent jusqu'à trente ans de réclusion criminelle.
"Je pense que c’est une étape importante pour [le couple Garcia], a déclaré leur avocat, Eugène Bangoura. Si au bout, comme je l’espère, une condamnation est prononcée contre les auteurs, ce sera une étape de franchi. A charge pour eux ensuite de trouver la force de continuer et de vivre paisiblement l’avenir."