Le Ministère de l'Intérieur a annoncé ce mercredi 28 avril que les assesseurs seraient des personnes prioritaires en ce qui concerne l'accès à la vaccination. Si les maires sont rassurés par cette nouvelle, toute l'organisation reste à faire à moins de deux mois du premier tour.
L'annonce a été faite par le Ministère de l'Intérieur ce mercredi 28 avril : les membres des bureaux de vote des élections départementales et régionales seront prioritaires pour la vaccination. Pour cela, il est demandé aux élus d'identifier les membres des bureaux de vote encore non vaccinés et ne faisant pas partie des catégories d'âge concernées. Ces personnes se verront alors attribuées "une attestation de priorité d'accès à la vaccination" peut-on lire dans la circulaire.
Toutefois, le Ministère de l'Intérieur demande à ce que les personnes déjà vaccinées soient les premières sollicitées. "C'est dans cette catégorie de personnes que devront en priorité être recherchés les membres des bureaux de vote". Ces nouvelles dispositions viennent en aide à un scrutin déjà très impacté par la crise sanitaire mais qui subit une autre contrainte : la nécessité d'avoir deux fois plus d'assesseurs pour deux scrutins distincts.
Une décision attendue ...
Pour John Billard, le secrétaire général de l'AMRF et maire (SE) du Favril, en Eure-et-Loir, cette demande du Ministère de l'Intérieur va faciliter la mobilisation des bénévoles. "On appliquera toujours les mesures de distanciation sociale et le port du masque sera toujours obligatoire, exactement comme lors des élections municipales l'année dernière". Ce qu'il craint le plus pour cette élection, c'est le taux d'absention pour une élection en pleine crise sanitaire et "que les gens voient comme moins importante".
Christophe Chaillou, maire (PS) de Saint-Jean-De-La-Ruelle, nous avait déjà fait part de sa recherche d'assesseurs. Avec cette annonce, il s'attendait à ce que davantage de volontaires se manifestent. "Pour l'instant, je ne constate pas de mobilisation particulière suite à cette information. Je pensais que la vaccination allait être un facteur clé mais ce n'est pas encore le cas". Il commence réellement à s'inquiéter de la tenue des bureaux de vote dans sa commune, "parce qu'il nous manque encore une cinquantaine d'assesseurs".
Il craint que des assesseurs potentiels profitent de la levée des restrictions pour se rendre chez leurs familles. L'idée de recevoir le vaccin AstraZeneca pourrait aussi en décourager certains selon lui. Il en appelle donc aux jeunes étudiants de sa commune pour venir remplacer les habitués, qui parfois "ne viennent pas sous la pression des familles. Elles craignent pour leur santé alors ils se désistent".
... mais prise au dernier moment
Même si le maire du Favril assure que le gouvernement "a veillé à fournir les doses suffisantes", d'autres élus ne se montrent pas si confiants, à l'image de Constance de Pelichy, la maire (LR) de la Ferté-Saint-Aubin
"La nouvelle tombe moins de deux mois avant le scrutin. Certes c'est essentiel de vacciner ces personnes, mais il fallait se poser la question plus tôt".
Elle s'interroge sur la réelle possibilité de trouver des créneaux de vaccination pour tous les assesseurs avant la date du premier tour. Qui plus est, la vaccination n'est pas non plus rendue obligatoire. Si certains d'entre eux ne souhaitent pas se faire vacciner, ils devront seulement présenter un test négatif effectué moins de 48 heures avant le jour-J.
Pour l'heure, les élus doivent encore identifier ceux qui tiendront leur bureaux de vote d'ici le 5 mai prochain. Ces listes devront être transmises aux Préfectures pour que ces citoyens obtiennent l'attestation de vaccination. Là encore, les délais sont très courts...