Pour la troisième année consécutives, des Rencontres maçonniques se tiendront samedi 17 février à Blois, dans les locaux du conseil départemental. La présidente de l'association organisatrice, Nelly Besnard, nous dévoile les dessous de cette édition particulière.
Ce samedi 17 février, l'association CPMRC (Culture et Patrimoine Maçonnique en Région Centre) organise, comme depuis trois ans, des Rencontres Maçonniques, à Blois. Cette année pourtant, sa présidente Nelly Besnard a décidé d'exploser le format classique. Elle opté pour un "Speed Debating", un débat participatif sur le modèle du speed dating.
Intrigant ? France 3 Centre-Val de Loire a cuisiné pour vous Nelly Besnard, membre de l'une des plus anciennes fraternités du monde (oui, avant les frat' américaines...)
Nelly Besnard : Les éditions précédentes étaient de grosses manifestations sur deux jours, avec des conférences, des tables rondes… On a créé cet événement en 2016 pour tâter le terrain et voir comment ça pourrait prendre dans la région, et on a réitéré l’année d’après.
Mais nous sommes une association, et il est difficile de mobiliser des bénévoles tous les ans sur une telle organisation. Il fallait aussi renouveler les thématiques. Donc, on a voulu créer un concept innovant, qui détonne dans sa façon de fonctionner. On me dit que je suis peu "olé-olé", mais j’aime bien essayer des choses !
Le public va être mis à contribution, puisque le thème est "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la franc-maçonnerie sans jamais oser le demander." En général, dans ce genre de conférence, le public est frustré parce qu’on laisse beaucoup de questions de côté, on n’a pas le temps. Là, les conférenciers vont répondre à chaque question en sept minutes maximum. Tous les trois sont auteurs d’ouvrages destinés à un public novice.
Nous, on a demandé aux intervenants de jouer le jeu et de répondre sans tabou. La seule chose au fond qui est secrète, c’est quand on vit le rituel d’initiation, et c’est quelque chose qui nous appartient, qu’on ne peut pas exprimer avec des mots. Il faudra aussi évidemment respecter la discrétion sur l’appartenance ou non d’une personne à la franc-maçonnerie. Pour le reste, tout est accessible sur internet, de toute façon ! (rire)
Ah non ! Mais j’aime bien être le poil à gratter. Certaines personnes ne souhaitent pas se dévoiler, et n’aiment pas ce genre de manifestation, mais c’est leur liberté. L’anglicisme du terme n’a pas plu non plus !
Le climat est assez favorable pour commencer à communiquer. Nous avons été persécutés d’abord par l’Eglise au 18ème siècle, puis pendant la Seconde Guerre Mondiale, et la franc-maçonnerie continue de se nourrir de ça, cette nécessité de rester discret. Mais… on est au 21ème siècle !
Les loges maçonniques sont des regroupements de personnes qui ont des idées philosophiques similaires, il n’y a plus de raison d’avoir peur, ni de se cacher. On travaille dans certaines loges sur des sujets de société, d’actualité. On ne peut pas garder ce travail pour soi, il faut que la population puisse s’en emparer et se dire : "Ils ont réfléchi à ça, c’est intéressant."
Le fait d’avoir continué ce culte du secret nourrit les fantasmes.
La franc-maçonnerie a été un réseau d’influence lors de la formation de la IIIème République. Presque tous les hommes politiques étaient francs-maçons à l’époque. C’est beaucoup moins le cas aujourd'hui et, de toute façon, être un réseau d'influence n'est pas le but de la franc-maçonnerie.
Pour moi, c'est un outil développement personnel, qui m'accompagne au quotidien, mais on peut aussi le voir comme un lieu de réflexion. Chaque personne qui y entre à son interprétation.