Les métiers de l'aide à la personne représentent le premier secteur qui recrute en France. Pourtant, les établissements de santé et Ehpad de la région Centre-Val de Loire peinent à recruter.
Recruter des personnels de santé et surtout des aides-soignants en Centre-Val de Loire : c'est le défi de la nouvelle campagne lancée par la région et par l'Agence Régionale de Santé (ARS) le 6 janvier dernier.
Les métiers de l'aide à la personne sont ceux qui recrutent le plus en France : pourtant, nos départements font régulièrement face à des pénuries, en particulier dans les établissements de santé et les Ehpad.
Par le biais de cette campagne, la région et l'ARS espèrent redynamiser le secteur en interpellant les jeunes, mais aussi les personnes en reconversion.
Des besoins dans notre région, surtout dans les Ehpad
Selon un rapport de 2018 de l'ARS et de l'Agence Nationale d'Appui à la Performance (ANAP), il existe à ce jour 266 Ehpad en Centre-Val de Loire, pouvant accueillir jusqu'à 29 000 résidents en tout.
Dans la région, et d'après les chiffres de l'INSEE de 2015, 10,5 % de la population est âgée de plus de 75 ans, une statistique plutôt élevée comparée à d'autres régions françaises. D'où la nécessité de recruter des personnels de santé pour assurer l'accompagnement et les soins des personnes âgées.
Aujourd'hui, 20 000 aides-soignants sont en exercice en Centre-Val de Loire. Plus de 320 postes restent à pourvoir dans la région (dont environ 140 en Ehpad et 104 en centre hospitalier).
16 instituts de formation dans la région
Rien qu'en Centre-Val de Loire, 16 instituts de formation (IFAS) préparent au diplôme d'Etat d'aide-soignant (DEAS), obligatoire pour exercer ce métier : la formation s'étend sur 10 mois, entre cours et stages.
Selon les chiffres avancés par la campagne de la région et de l'ARS, 1 070 aides-soignants sont formés chaque année par ces centres et le taux de réussite à l'issue de la formation est de 95 %.
Une profession qui n'attire pas
Malgré l'enjeu que cela représente, le métier d'aide-soignant peine à recruter. Et ce n'est pas un hasard.
En 2018, la crise des Ehpad a mis en lumière les conditions de travail difficiles des personnels : manque de moyens et d'effectifs, tâches ingrates, horaires denses... Dans les médias, des aides-soignants avouent alors ne pas toujours avoir le temps de s'occuper de leurs résidents dans la dignité.
Des gestes, parfois déshumanisés et à la chaîne, qui ont aussi un impact sur le moral des personnes âgées en Ehpad.
Selon une enquête de la Drees, rattachée au ministère de la Santé, publiée ce vendredi 31 janvier, un tiers des résidents vivant en maison de retraite médicalisée est en situation de "détresse psychologique". Les raisons de ce mal-être viennent bien souvent de l'état de santé, mais aussi d'un sentiment d'isolement.
Pour l'ARS et la région Centre-Val de Loire, le défi est donc corsé pour redorer le blason de la profession... Et pourtant, l'heure est grave : selon les chiffres de l'INSEE, la part de la population de plus de 65 ans en Centre-Val de Loire pourrait atteindre un tiers en 2050.