Comme au printemps dernier, le confinement plonge davantage d'étudiants dans la précarité. De ce fait, interpellée par les syndicats, la Région Centre-Val de Loire met en place des aides, notamment alimentaires, aux transports à l'emploi.
Ils sont de plus en plus nombreux à faire face à la précarité pendant ce second confinement. Les étudiants se retrouvent à nouveau privés de job d'appoint et de conditions normales d'études, rendant la situation complexe pour plusieurs d'entre eux, qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts.
"C’est dingue qu’on soit étudiant et qu’on ne puisse pas se nourrir".
Anaïs Helali a 18 ans. Elle est étudiante en licence de sciences et techniques et a été contrainte d'aller vivre chez des amis qui l'aident financièrement : "Je paye toujours mon loyer parce que je suis toujours locataire mais c’est un peu compliqué. J’ai pas de job étudiant et ma situation familiale n’est pas facile non plus. Ma mère essaye de m’aider tant qu’elle peut mais c’est aussi compliqué pour elle. Pour la nourriture, je suis à la charge de mes amis". La jeune femme occupe en temps normal une chambre universitaire de 9m2. Un lieu qu'elle juge "anxiogène" pour étudier et suivre ses cours à distance.Des étudiants comme Anaïs, Marielle Brame, la porte parole de l'UNEF, en rencontre de plus en plus. Elle évoque aussi le cas des étudiants étrangers : "Ils rencontrent des difficultés pour renouveler leurs cartes de séjour et eux non plus ne peuvent plus travailler. De ce fait, ils n'ont plus accès à la bourse. C’est dingue qu’on soit étudiants et qu’on ne puisse pas se nourrir. On ne veut pas être laissés sur le carreau". Un appel à l'aide entendu par la Région Centre-Val de Loire, decidéé à réduire les dépenses de ses étudiants.
Des aides non seulement alimentaires mais aussi pour les transports et la culture
François Bonneau, le président de la Région, souhaitait dans un premier temps mettre en place une aide alimentaire. D'un montant de 100 euros, elle se présente sous la forme d'une carte d'achat destinée aux produits de première nécessité. Elle est distribuée à 3 000 étudiants en situation de précarité. Par ailleurs, il demande l'aide des lycées pour créer de nouveaux jobs étudiants et ainsi remplacer les agents, cas contact ou positifs au Covid-19.La Région prévoit également de rendre les transports gratuits à tout élève se déplaçant entre son lieu d'étude et son domicile. Le président a aussi souhaité rendre la culture accessible à tous : "Ces étudiants ont besoin de culture. Pour cela, nous leurs proposons un chèque de 20 euros pour acheter des objets culturels" . Enfin, la Région souhaite aider "autant que nécessaire le service psychologique du CROUS pour accompagner les jeunes qui se sentent seuls et isolés"
Depuis le premier confinement, plus d'un million d'euros ont été consacrés aux jeunes étudiants. Un choix politique fort selon François Bonneau, qui estime que "Si nous sommes solidaires aujourd'hui, ils le seront demain".