Tentative de viol sur une conductrice de bus : comment les sociétés de transport gèrent la sécurité de leurs salariés ?

Samedi 8 juin, dans une commune près de Tours (Indre-et-Loire), une conductrice de bus a subi une tentative de viol. La victime a réussi a mettre son agresseur en fuite. Il a été interpellé le dimanche matin. Ce genre d'agression pose la question de la sécurité des femmes conducteurs de bus
 


Tentative de viol sur une conductrice de bus inter-urbain : un fait rare, mais inquiétant

Insultes, violences physiques, dans certaines agglomérations, cela peut représenter le quotidien de conducteurs de transports urbains. Les faits sont extrêmements rares pour les conducteurs et conductrices de bus inter-urbains. 
Pourtant, samedi 8 juin, dans la commune d'Esvres-sur-Indre au sud de Tours, aux alentours de 20h00, une conductrice de bus REMI, salariée de la société Transdev Touraine, a subi une tentative de viol par un jeune homme de 18 ans. La victime a réussi a mettre son agresseur en fuite. Il a été interpellé le dimanche matin à son domicile et a été mis en examen et incarcéré ce mardi 11 juin. Ce genre d'agression n'avait jamais eu lieu auparavant, mais il pose la question de la sécurité des conductrices sur certaines lignes et à certaines heures.

"En 16 ans de métier, je n'ai jamais eu connaissance de ce phénomène, même dans d'autres régions, s'indigne Gilles Lefèvre, dirigeant de Transdev Touraine et président régional de la Fédération Nationale du Transport des Voyageurs. C'est un cas isolé."


Un métier qui se féminise 

Sur 300 conducteurs, une centaine sont des femmes, soit 30 % des effectifs. Les conducteurs, indifféremment hommes et femmes, subissent occasionnellement des agressions verbales, souvent à l'occasion de transports scolaires, mais ça ne va pas plus loin. "Nous faisons alors appel à une société de médiation si des enfants sont trop agités par exemple. Les seuls cas où nous mettons plutôt des hommes, c'est lorsque nous travaillons par exemple avec la SNCF pour proposer des bus de remplacement à des heures tardives, en lignes de nuit par sécurité."

Gilles Lefèvre ne prend pas cette agression à la légère bien sûr. Pour autant, il n'est pas question de "sur-réagir" : " le but n'est pas que l'ensemble des collaborateurs aille au boulot la peur au ventre, ajoute-t-il. Nous réfléchissons à mettre en place des équipements complémentaires de type bouton d'appel anti-agression par exemple, mais pour l'instant ma préoccupation première est de soutenir ma salariée, qui est sous le choc."
 

Les transports urbains plus sécurisés

Dans les transports en commun urbains, même si les horaires sont encore plus décalés (jusqu'à 23 heures par exemple et plus), aucune distinction n'est faite parmi les conducteurs, qu'ils soient hommes ou femmes. Toutefois, les agressions verbales ou physiques étant plus fréquentes, les protections sont nécessaires. La TAO, société de transport en commun de l'agglomération d'Orléans (Loiret) par exemple, a installé des vidéos protections.
Les conducteurs ont aussi une pédale d'alarme à leur disposition qui leur permet d'être en lien direct avec le Poste de Commande Centralisé (PCC), lui-même relié avec la police et les secours. " Les conducteurs et conductrices subissent aussi des insultes et des agressions, mais moins d'une dizaine par an et le chiffre est stable depuis trois ans, affirme Jean-Philippe Deloge, directeur marketing et commercial de Keolis Orléans. C'est sans doute dû à une grande réactivité du PCC".  Enfin, Orléans a la particularité d'avoir une police des transports.  
 Selon le code pénal, la tentative de viol est un crime. La personne qui « tente de commettre un crime » est considérée comme auteur de l’infraction. La tentative de viol est constituée « dès lors que, manifestée par un commencement d’exécution, elle n’a été suspendue ou n’a manqué son effet qu’en raison de circonstances indépendantes de la volonté de son auteur ».
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