L'INSEE a publié la liste des prénoms les plus donnés en 2019. Voici les résultats en région Centre-Val de Loire, et ce qu'ils disent de nous.
Si en 2019, vous avez eu un enfant nommé Louise, sachez que vous n'êtes pas original, malgré la joliesse du prénom. L'INSEE a comme chaque année dévoilé la liste des prénoms les plus populaires, en compilant les données enregistrées à l'état civil l'année précédente.
Verdict : 160 Louise sont nées chez nous en 2019, et 172 Gabriel.
Que disent nos prénoms de nous ?
Les habitants du Centre-Val de Loire ont souvent opté pour des prénoms très traditionnels, souvent d'inspiration chrétienne. Et ce n'est pas un hasard. La région n'est pas vraiment une terre de brassage : les populations immigrées représentent à peine 3.9% des habitants, et près d'un quart d'entre eux sont arrivés au cours des dix dernières années. Une personne sur 10 déclare même être arrivée depuis moins de 5 ans. Peu de temps, donc, pour fonder une famille.
Autre facteur d'explication, la part importante des territoires ruraux, où vivent 34% des habitants de la région. Même si les zones rurales sont aujourd'hui loin des clichés qu'on leur attribue, une étude parue en 2015 sur le patrimoine rural estime que "le retour de certaines populations dans les campagnes conduisent aujourd’hui à une réactualisation de certaines valeurs rurales qui s’apparente souvent à une réinvention dans une recherche d’ancrage."
Le prénom comme marqueur culturel est rappelé par le sociologue Baptiste Coulmont dans une étude réalisée pour l'Institut National d'Etudes Démographiques (INED). "D’emblée, parce que les chrétiens évitent les prénoms que les musulmans donnent à leurs enfants, parce que les enseignants évitent les prénoms que les ouvriers donnent (et vice versa), parce que certains groupes privilégient les prénoms "qui ont fait leurs preuves" et que d’autres ont des incitations fortes à choisir des prénoms rares... pour toutes ces raisons le prénom est un indicateur (faible et flou, certes) d’origine sociale" résume le chercheur Baptiste Coulmont.
En revanche, le Centre-Val de Loire sert de contre-exemple à une autre conclusion de l'étude qui corrèle l'origine sociale, soit le niveau de vie, et le type de prénom. Les prénoms traditionnels, qui seraient l'apanage d'une population aisée, sont légion en Centre-Val de Loire, alors même que la région affiche un PIB de 26 706, contre 32 736 en moyenne en France métropolitaine (chiffre 2014, étude CCI et INSEE 2018).#Bac : les prénoms d’origine bourgeoises trustent les mentions très bien #sociologie #etude https://t.co/Tu8LwD8ybg pic.twitter.com/SkYaqjxkLC
— France Inter (@franceinter) July 20, 2018