Collection Cligman à Tours: l'industriel regrette que la municipalité "ne tient pas ses engagements"

Léon Cligman, ancien grand industriel textile, regrette que la ville de Tours refuse l'installation de sa collection d'oeuvres d'art dans sa totalité au sein du château de Tours.

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L'ancien magnat de l'industrie textile Léon Cligman qui voulait céder plus de 500 oeuvres à la ville de Tours a regretté que la municipalité "ne tienne pas ses engagements" d'autoriser l'installation de sa collection dans la totalité de l'enceinte du château de Tours.

"Un espace trop restreint"


"La Ville de Tours ne tient pas ses engagements : elle revient sur sa proposition et n'accorde que deux étages sur quatre, soit moins de 700 m2" du château de Tours", a indiqué dans un communiqué Léon Cligman.

"Cet espace est évidemment trop restreint pour proposer les services élémentaires d'un musée actuel et pour présenter 523 oeuvres déposées par l'Etat et plus de 300 oeuvres que Martine et Léon Cligman ont prévu de donner directement à la Ville de Tours", a poursuivi le communiqué.

La ville de Tours avait décidé de refuser le 7 avril les exigences du collectionneur. Le maire de Tours, Serge Babary, avait expliqué que M. Léon Cligman avait changé son projet initial de donation à la ville et à l'Etat en une fondation, avec la volonté de "garder la main, y compris sur les locaux mis à disposition par la ville" pour héberger sa collection.

Pour le collectionneur, "il s'agit du simple respect du droit moral des donateurs" et il "constate que cette situation est due à un refus total de dialogue et de concertation".

Un don de 1.200 oeuvres


Le don, qui comprend les tableaux de la peintre Martine Martine, épouse de M. Cligman, avait été annoncé triomphalement en juin 2016 devant le conseil municipal. La donation annoncée comprenait des oeuvres de Gustave Caillebote, Camille Corot, Robert Delaunay, André Derain, Toulouse-Lautrec, Kees Van Dongen, Edgar Degas, Eugène Delacroix, Edouard Vuillard... Y figuraient également des oeuvres de l'antiquité grecque et romaine, ainsi que d'Afrique, d'Egypte, du Moyen-Orient, d'Asie et des Amériques.

Les deux époux, qui possèdent une propriété non loin de Tours et dont l'histoire personnelle et professionnelle est liée à la région Centre, devaient initialement financer pour cinq millions d'euros la construction d'une annexe du Musée des Beaux-Arts de la ville destinée à servir d'écrin à la collection.

Le projet s'était cependant très vite heurté aux exigences de protection du secteur sauvegardé de la cathédrale et de l'ancien palais épiscopal qui abrite le musée. L'installation de la collection au château de Tours, après travaux, là encore payés par le riche collectionneur, avait alors été projetée.

Léon Cligman, 96 ans, a bâti un empire industriel textile qui a employé jusqu'à 40.000 personnes et dont l'un des fiefs était établi à Issoudun. Son épouse Martine Martine a résidé durant la Seconde Guerre mondiale à Valençay, où sa famille s'était réfugiée.
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