Tourisme patrimonial et jardins en Touraine : une réouverture compliquée avec les gestes barrières

Fermés pour causes de Covid19, les monuments et jardins d'Indre-et-Loire ont obtenu l'autorisation de la préfecture de réouvrir en respectant un protocole de mesures sanitaires. Une mise en place qui demande du temps et reporte l'ouverture au public.

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Arrêtée net par le confinement, la saison touristique des monuments avait pourtant bien commencé. Avec le déconfinement, le département d'Indre-et-Loire a eu l'autorisation d'ouvrir les jardins, mais aussi les châteaux, grâce à une autorisation préfectorale. Une particularité de la Touraine qui a pris de court beaucoup de gestionnaires de sites. Malgré l'autorisation administrative de réouverture, les sites touristiques sont toujours fermés. Les aménagements nécessaires pour respecter le protocole sanitaire demandent du temps, et certains équipements se révèlent difficiles à acquérir.

Au château de Villandry, la réouverture des 7 hectares de jardins était déjà envisagée et préparée. L'annonce de l'autorisation préfectorale du vendredi 8 mai n'a fait que conforter la démarche en cours. Joint par téléphone, le propriétaire du château de Villandry annonce : "le week-end qui vient, donc le 16 mai, on ouvrira ce qui constitue l'atout majeur de Villandry : les jardins". Si la gestion de l'espace et des distances en plein air est possible immédiatement, la visite de l'intérieur du château demandera un délai supplémentaire.
 



Les aménagements du site pour respecter les gestes barrières sont plus complexes quand il s'agit de la vente des tickets ou des files d'attente. « Il y a d'abord la billetterie. Il faut protéger à la fois le personnel d'accueil avec des hygiaphones de séparation en plexiglas. On a une distanciation entre visiteurs pour accéder à la billetterie, avec un parcours marqué au sol pour garder 1 mètre de distance dans une file d'attente. Il y a une multiplication des nettoyages et désinfections des surfaces de contact possibles, du gel hydroalcoolique à disposition, des masques, il y a les paiements en ligne ou sans contact et aussi des panneaux d'informations. On va mettre en place un sens de circulation avec une entrée distincte de la sortie pour éviter que les gens se croisent. Il s'agit de bien séparer les flux entrants et sortants ».
 


À Amboise, le château royal annonce une réouverture au public le 20 mai. Là aussi, il est nécessaire d'avoir un délai pour s'assurer des transformations rendues nécessaire par la crise du coronavirus. Marc Métay, directeur du château, constate que les aménagements et transformations demandent un peu d'investissement et de temps : « La décision nous a pris un peu de court, mais on avait déjà engagé des préparatifs. Il faut juste qu'on assure les derniers aménagements, que nous formions nos personnels aux gestes barrières, et surtout que l'on reçoive encore quelques fournitures comme les masques qui arrivent ce jour. Nous rouvrirons le 20 mai avec la certitude d'être en capacité de respecter le protocole sanitaire et de réguler les flux.

Sur cette gestion des flux, on a déjà une grande expérience.

À Chenonceau, le château des Dames ne s'aventure pas à donner une date précise de réouverture. Pour Caroline Darasse, responsable de la communication, il est nécessaire d'attendre le bon moment :

Le château de Chenonceau rouvrira à la fois les jardins et le monument quand on sera au top des mesures sanitaires pour nos personnels et pour nos visiteurs.

 

« Pour le moment, nous sommes toujours dans l'attente de nos commandes de matériels de protection. On attend la livraison de parois en plexiglas. On espère ouvrir fin mai ou début juin. Tant que nous ne serons pas parfaitement au point sur nos engagements en matière de protocole sanitaire, nous n'ouvrirons pas par souci de la sécurité de nos personnels et de nos visiteurs. On sera fixé dans les 15 jours à venir avec l'arrivée de nos commandes ».

 


Derrière cet enjeu des dates de réouverture, il y a un énorme enjeu économique. La visite touristique des monuments est une source de financement de leur entretien. Henry Carvalo sait que sa saison va être compliquée : « cette pandémie est arrivée au moment même où notre trésorerie était déjà très basse après la période hivernale. On a raté les vacances de Pâques et les ponts du début du mois de mai. Certes on a les prêts garantis par l'Etat, mais ce n'est qu'un prêt qu'il faudra bien rembourser... ça ne fait que différer le problème. Dans un monument comme Villandry, si on a plus de visiteurs, on a toujours autant de dépenses. Il faut entretenir le jardin, il y a de multiples dépenses incompressibles et ça alimente une inquiétude économique. La seule façon de faire exister ce lieu est de recevoir des visiteurs. C'est notre raison d'être. Cette saison, aura-t-on assez de visiteurs pour faire fonctionner notre modèle de financement ? C'est une interrogation inédite pour nous. On sait que l'on n’aura pas de clientèle étrangère (40 % des visiteurs). On n’aura pas de voyage en groupe (15 %)... alors on compte sur nos amis, nos voisins, les habitants de la région Centre Val de Loire pour venir s'aérer dans notre écrin de verdure après cet épisode de confinement ».

Sur un site historique comme Amboise, il s'agit d'offrir une visite patrimoniale, naturelle et historique attractive dans un contexte sanitaire compliqué. Les traditionnelles visites guidées n'étant plus possibles pour cause de trop grande proximité, il faut s'adapter : « On pourra proposer quand même de multiples services comme les Histopad (tablettes numériques) qui seront désinfectés par nos soins. On va recevoir des machines de désinfection. À tous les étages, il y aura de la distribution de gel hydroalcoolique. Tout le long de la visite. Pour les visites guidées, on innove avec à l'extérieur des présentations sommaires pour public individuel, un nouveau parcours guidé en extérieur avec les jardins, un parcours signalétique sur les oiseaux et les plantes voyageuses ».

Notre enjeu sera, sur la durée de la saison, de s'assurer un approvisionnement continu en masques. A ce jour, on a déjà de quoi tenir un mois et demi. On a une personne dédiée pour nous trouver régulièrement des masques, qu'ils soient jetables, ou lavables.


« Notre souhait, c'est qu'en dehors des contraintes sanitaires, on puisse rassurer nos visiteurs pour qu'ils se sentent libres de se retrouver en famille, de prendre un bol d'air et d'histoire. Je pense que ça va être l'aspiration profonde de nos contemporains dans les mois qui viennent. On sait que la fréquentation en mai-juin sera modeste en raison des restrictions de déplacement de moins de 100 km et l'absence de visiteurs étrangers de manière un peu plus durable ».
 
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