Economie : les entreprises du Centre-Val de Loire à l'épreuve du déconfinement

Après la crise sanitaire, c'est la crise économique qui se profile pour la France et le Centre-Val de Loire. Le commerce, le tourisme, la restauration mais aussi certains secteurs de l'industrie seront particulièrement touchés.

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Le déconfinement doit débuter le 11 mai, et déjà les entreprises du Centre-Val de Loire se préparent au pire pour les mois à venir. En effet, ces dernières semaines ont mis un coup d'arrêt à l'économie à l'échelle mondiale (le PIB français s'est contracté de 5,8% au premier trimestre, un record depuis 1949) et certains acteurs craignent de plonger dans une nouvelle crise.

La région Centre-Val de Loire ne sera pas vraisemblablement pas épargnée par les remous de ce phénomène. "On n'a jamais connu ce genre de situation, c'est très difficile de se livrer à des hypothèses", observe prudemment Jean-Louis Garcia, directeur de l'agence de développement régionale Dev'up. "Les embauches sont à l'arrêt, le chômage est remonté de deux points et demi et les employeurs sont inquiets."
 

Le commerce et le tourisme dans la tourmente

Une enquête consultative menée par Dev'up auprès de 1600 PME et TPE de la région a révélé sans surprise que les commerces, hôtels, cafés et restaurants, qui peinaient à embaucher avant la crise du coronavirus, sont particulièrement affecté, d'autant plus que beaucoup ne rouvriront pas dès le 11 mai. Du côté de l'industrie, la région ne note pas de fragilité forte, même si "la situation du secteur aéronautique est préoccupante". "Il n'y a pas d'informations des donneurs d'ordres mais Airbus a déjà annulé un certain nombre de commandes à ses sous-traitants."
 

A l'heure actuelle les entreprises ont deux points d'incertitude principaux : d'une part trouver l'équipement de protection pour leurs salariés, et d'autre part savoir si la chaîne d'approvisionnement va se maintenir et si les clients vont répondre présents lors du déconfinement.
Jean-Louis Garcia, directeur de Dev'up

 

400 000 salariés en activité partielle

La crise du covid-19 laissera aussi des traces chez les artisans, estime la Chambre régionale des métiers et de l'artisanat. Après une enquête menée auprès de 5000 entreprises et micro-entreprises, elle estime que 65% d'entre elles a cessé toute activité pendant le confinement. Le chiffre monte à 74% pour le secteur du commerce, touché dans les deux tiers des cas par l'obligation administrative de fermeture. Plus grave, les deux tiers des entreprises et micro-entreprises disent avoir rencontré des difficultés d'approvisionnement, et 60% ne disposaient toujours pas d'équipement de protection fin avril. Pour 34% des répondants, la trésorerie sera insuffisante le 11 mai pour reprendre l'activité.

Du côté des salariés, ils sont 400 000 dans le privé à être passés en activité partielle selon la préfecture de région. A l'échelle nationale, ce chiffre atteint les 11,7 millions. Même si le chômage partiel protège environ la moitié des salariés du privé, il est à craindre que des retombées sur l'emploi aient lieu, notamment pour l'intérim, très courant dans les secteurs du tourisme et de la restauration.
 

"Déconfiner l'économie pour éviter sa déconfiture"

L'économie est également au coeur des préoccupations des services de l'Etat pour le déconfinement. Lors d'une audio-conférence de presse donnée le 8 mai, le préfet de la région Pierre Pouëssel a évoqué les inquiétudes à ce sujet : "On sort du confinement pour s'enfoncer un peu plus dans une crise économique et sociale."

Il faut songer à une relance par le travail, en toute sécurité. Il est urgent de déconfiner notre économie pour éviter sa déconfiture, faire bloc pour combattre les effets délétères de cette crise. 
Pierre Pouëssel, préfet de région et préfet du Loiret

Le préfet a évoqué un "puissant dispositif d'aide", mis en place par l'État et déployé très rapidement sur le terrain. Plus de 60 millions d'euros ont ainsi été alloués dans la région, dont 15,3 millions dans le Loiret, à destination de 11 000 entreprises. L'outil du Prêt garanti par l'État (PGA), annoncé le 16 mars et doté de 300 milliards d'euros, a également été mis à contribution dans la région, avec plus d'un milliard d'euros prêtés à 10 000 entreprises, dont 570 millions à 3000 entreprises du Loiret. "Les banques jouent le jeu", note le préfet, qui a indiqué un taux de refus de 2,3% seulement.

 
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