Le très attendu vaccin Moderna, plus facile à conserver que le Pfizer arrive chez la médecine de ville. La livraison de ce vaccin à ARN messager doit booster la campagne de vaccination. Comment cela va s'organiser dans la région Centre-Val de Loire ? Eléments de réponse.
"Pas de fièvre ? Pas de cas contact ? Pas de facteurs de comorbidité ? Pas d’antécédents d’allergies ?"
Les questions se suivent, méthodiquement. C’est le protocole. Une patiente de 68 ans vient se faire vacciner avec Janssen du Laboratoire Johnson &Johnson. L’affaire est rondement menée.
"On reçoit toujours les flacons au compte-gouttes. Deux par deux. On attend avec impatience le vaccin Moderna. On aura également de l’AstraZeneca pour les rappels des tout premiers vaccinés. A ce jour, une soixantaine de personnes ont été vaccinées à l’officine". Vanessa Auroux, Pharmacienne est de tous les combats.
Aux avant-postes quand il a fallu vacciner les premières personnes éligibles dans le Loiret. Elle s’est même portée volontaire pour prêter main forte au vaccinodrome d’Olivet.
"Dans mon officine, je vaccine 10 à 15 personnes par semaine. Il y a eu des périodes creuses dues aux aléas des vaccinations.
On a le sentiment d’apporter une petite pierre à l’édifice mais au final, on ne casse pas la baraque non plus. On pourrait faire plus.
Le Janssen n’a bénéficié d’aucune publicité. Les gens sont surpris de savoir qu’il n’y a qu’une injection. On va prochainement recevoir Moderna. Et là, on va passer sur un vaccin à ARN messager qui va permette de toucher une population différente, plus jeune.
En libérant cette contrainte de l’âge, je pense qu’on va remettre un coup d’accélérateur. C’est au total une bonne chose pour nous tous. Une solution pour essayer de nous en sortir...".
Pour le corps médical, la mobilisation des cabinets a été forte. Seul regret, des retards à la livraison après les effets d’annonce.
"300 cabinets médicaux mobilisés rien que dans le Loiret..."
"...Aller chercher des doses de vaccins, programmer des dates de vaccination, prévoir des rendez-vous.. Ça demande une organisation très complexe".
L’analyse du Docteur Christophe Tafani, président du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins est tranchante comme un scalpel.
"Au départ, les médecins ont été très volontaires. Il fallait identifier les patients éligibles au vaccin. Un gros travail en amont avant la vaccination à proprement dite. Mais à l’arrivée, il y a eu quelques soucis. Des doses qui n’arrivaient pas ou ne correspondaient pas à celles attendues. Il fallait en plus gérer le mécontentement des patients". Des ajustements, des injonctions contradictoires, la pénurie des vaccins.. ont parfois laissé un goût amer à ces professionnels de santé. Mais ça c’était avant. De l’histoire ancienne espèrent-ils.
"Avec le vaccin Moderna, on peut espérer qu’il y ait un volontariat plus massif du fait de l’accessibilité simplifiée. Plus besoin d’aller chercher dans un fichier qui est éligible ou pas. Ça va permettre enfin de démarrer une vaccination de masse...
Le vaccin Moderna se conserve mieux et plus longtemps dans le réfrigérateur. Un mois après décongélation contre cinq jours pour Pfizer.
Il est possible voire probable qu’il y ait une 4 ème vague du Covid-19. Si on est nombreux à être vaccinés, l’impact sera limité". Les professionnels de santé sont confiants. L’objectif de 30 millions de Français vaccinés au 15 juin est désormais réaliste et atteignable.