Vague de chaleur : les "culs de grève", véritable danger de noyades dans la Loire : on vous dit tout

La première vague de chaleur de l'été 2024 est là. Il fait chaud et un petit plongeon dans la Loire pour se rafraichir est tentant. Attention ! La baignade dans le fleuve royal est totalement interdite. Régulièrement des morts sont provoquées par le phénomène du "cul de grève", on vous explique.

On ne le répétera jamais assez : bien que tentante lorsque le soleil tape et la chaleur écrase, la baignade dans la Loire est absolument interdite ! Théoriquement, avec amende à la clé. Il n'est pourtant pas rare de voir des baigneurs s'adonner aux joies du barbotage dans le fleuve royal.

Même en gardant l'eau pas plus haute que les genoux, la Loire reste un fleuve capricieux et sauvage, dangereux pour ceux qui souhaitent se rafraîchir dans ses courants. Si dangereux que la baignade y est formellement interdite depuis 1969, année où 19 enfants en sortie de centre aéré se noient, piégés par le courant près d'Angers. Ce n'est pas pour rien que le centre de loisirs de l'Île Charlemagne, en amont d'Orléans, préfère la baignade dans un étang plutôt que dans le fleuve, pourtant tout proche.

Danger invisible

En tant que fleuve sauvage, non-navigable, la Loire est mouvante, et ses rivages avec elle. Les fonds du fleuve, très changeants, peuvent varier de quelques centimètres à plusieurs mètres sur une très courte distance. A priori, c'est ce phénomène de trou d'eau qui a causé la noyade il y a trois jours à Saint-Jean-le-Blanc. Le courant peut également évoluer très rapidement, à cause des irrégularités du lit.

Mais surtout, la Loire charrie beaucoup de sédiments, à commencer par le sable qui s'accumule lorsque le niveau est haut, et apparaît en surface lorsque l'eau baisse. Ces grèves sont l'un des charmes du fleuve, lui donnant son caractère sauvage et ses méandres caractéristiques. Mais elles sont aussi un danger pour ceux qui souhaitent s'y aventurer. Peu stable, le sable qui constitue ces grèves finit par reprendre sa course vers l'aval, au fur et à mesure que l'eau l'érode. Résultats : tourbillons et effondrements peuvent faire des "culs de grèves" de véritables pièges, entraînant baigneurs ou simples promeneurs sous le niveau de l'eau.

Tant d'éléments qui rendent la baignade dangereuse. Conseils des sapeurs-pompiers : privilégier les zones de baignade surveillée (donc ailleurs que dans la Loire) et se contenter, dans le fleuve royal, de "juste se tremper les pieds", explique le capitaine Jérôme Gardia, des sapeurs-pompiers plongeurs du Loiret.

Les gestes qui sauvent

Quand bien même, il peut arriver de tomber à l'eau "même sans avoir de comportement de prise de risque". Dans ces cas-là, les secouristes donnent la marche à suivre :

  • Se mettre dans une position avec la meilleure flottabilité possible, idéalement sur le dos et les bras écartés, en planche,
  • Ne pas lutter contre le courant, se placer les pieds en avant dans le sens du courant pour se dégager d'un éventuel obstacle et éviter que la tête tape en premier,
  • Utiliser ses bras, toujours sans lutter contre le courant, pour se rapprocher de la berge et faire des signes à de potentiels témoins qui pourront alors appeler les secours.

Selon le capitaine Jérôme Gardia, le meilleur geste barrière anti-noyade reste avant tout de savoir nager, quel que soit l'âge.

Article publié initialement le 07/07/2022

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