Une jeune Russe bachelière avec mention, menacée d'expulsion à Blois

Une jeune Russe réfugiée à Blois depuis décembre 2012 a appris le même jour, mardi dernier, à la fois sa réussite au bac avec mention très bien et la notification de son expulsion de France avec ses parents. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Zarema Abieieva, 20 ans, a fui le Daguestan en 2012 avec sa mère et son père aveugle. Quatre ans plus tard, elle a décroché son bac gestion et administration avec mention très bien et est admise en BTS pour la rentrée prochaine... mais la famille s'est vu notifier par la préfecture du Loir-et-Cher trois arrêtés de reconduite à la frontière. La famille, arrivée en France en décembre 2012 "de manière irrégulière", "dispose de 30 jours pour quitter le territoire français", a indiqué jeudi soir le préfet du Loir-et-Cher Yves Le Breton dans un communiqué.  

"Je ne comprends pas, ces trois années et ces bons résultats n'auraient donc servi à rien ?", a commenté la jeune fille. Expulsée de son appartement en avril dernier, la famille vit depuis dans une chambre d'hôtel. C'est là que la jeune fille a révisé avec succès son bac. "Une fois rentrée dans son pays, la jeune femme pourra déposer une demande de visa étudiant pour poursuivre ses études en France si tel est son projet", a précisé le préfet.

video : reportage à Blois de A.Heudes et A.Guedes

Une jeune Russe réfugiée à Blois depuis décembre 2012 a appris le même jour, mardi dernier, à la fois sa réussite au bac avec mention très bien et la notification de son expulsion de France avec ses parents. ©F3

La famille de Zarema victime de représailles

La famille Abieieva a indiqué aux autorités françaises avoir dû fuir le Daguestan car sa sécurité était menacée. Selon ses déclarations, le père de Zarema a été agressé en 2006 lorsqu'il a voulu dénoncer les malversations financières de ses associés dans une entreprise de matériaux. Un de ses cousins a été assassiné pour les mêmes raisons tandis que la jeune Zarema a échappé de justesse à un enlèvement, toujours selon le dossier présenté par la famille pour demander l'asile.  "Nous ne pouvons pas retourner là-bas, nous ne serions pas en sécurité et mon père serait immédiatement arrêté pour ne pas avoir respecté l'interdiction de partir du pays", a assuré Zarema. 

Cependant, l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) a rejeté leur requête l'année dernière pour manque de preuve, malgré des témoignages  produits par des proches. L'OFPRA "statue de façon totalement indépendante", a fait valoir le préfet qui souligne que la famille Abieiva a fait appel une première fois de cette décision auprès de la cour nationale du droit d'asile (CNDA), qui l'a déboutée. L'OFPRA a rejeté une demande de réexamen en mars 2015 et un nouvel appel auprès de la CNDA a encore été rejeté en décembre 2015, a détaillé le préfet. "L'office et la cour ont en effet considéré que la famille n'encourait pas de menace particulière dans son pays d'origine", a-t-il indiqué. 

La préfecture a également rejeté leur demande de titre de séjour, demandée notamment en raison de la maladie dont souffre le père : il doit consulter régulièrement un neurochirurgien pour le méningiome consécutif à l'agression dont il a été victime, mais l'administration estime qu'il pourra être suivi médicalement au Daguestan. 

Les professeurs et les élèves du lycée de Zarema, la mairie de Blois et le collectif des sans-papiers se sont émus de la situation et espèrent que la jeune bachelière pourra obtenir une carte de séjour étudiant d'ici la rentrée. 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information