En France, la région Centre-Val de Loire est la première destination de tourisme à vélo. Ils sont nombreux à prendre la route sur les divers itinéraires cyclables chaque année. En dix ans, les offres se sont d'ailleurs multipliées autour de la Loire et de ses châteaux.
En famille, entre amis ou en solitaire… Quand les beaux jours reviennent, les véloroutes du Centre-Val de Loire deviennent le terrain de jeu des vacanciers.
Thomas Balrick et Anicée Petit en font partie. Ces deux trentenaires venus de la région parisienne, sont des habitués du cyclotourisme. Très sensibles à l’écologie, ils veulent s’affranchir de la voiture et de l’avion et ont décidé de parcourir la Loire à vélo avec leurs deux enfants, Emsi, 5 ans, et le petit dernier, Aïmo, âgé de 18 mois.
"C’est la liberté ! On est à l’air libre et pas dans une cage de plastique ou de métal", explique Thomas alors que toute la famille roule au milieu des champs de colza, entre Tours et Savonnières. "C’est un choix pour limiter notre empreinte carbone. On a commencé à faire de l’itinérance à vélo pendant nos vacances il y a cinq ou six ans", ajoute-t-il.
Pratiquer le slow tourisme
Partis de Baule, dans le Loiret, ils doivent rallier Nantes dans quelques jours. Mais, pour eux, l’essentiel est de prendre le temps de voyager.
C’est un peu de vélo et beaucoup de farniente. On s’arrête à toutes les aires de jeux, on visite des trucs, etc. On fait deux heures de vélo par jour maximum.
Thomas Balrick, Cyclotouriste
En cinq jours, la famille n’a parcouru qu’une centaine de kilomètres. Elle essaie de ne consommer que des produits locaux et privilégie le camping ou le bivouac. Cette pratique a un nom, "slow tourisme", ou l’art de voyager lentement, hors des circuits classiques du tourisme de masse.
De plus en plus d'adeptes
Ce tourisme écoresponsable est de plus en plus plébiscité par les vacanciers. Aujourd’hui 22 millions de Français déclarent faire du cyclotourisme pendant leurs vacances. En 10 ans le vélo est même devenu la première pratique d’itinérance touristique devant la randonnée pédestre.
Rien que sur l’itinéraire de la Loire à vélo, chaque année 700 000 cyclotouristes arpentent la région en longeant le fleuve royal. Alors, partout dans la région, les offres se sont multipliées. Les loueurs de vélo et les agences de voyage rencontrent aujourd’hui un franc succès.
C’est le cas des Vélos verts, à Blois, où l’activité bat son plein en ce début de saison. Cette agence, spécialisée dans les voyages à vélo sur la Loire, a été fondée en 2013 par Pierre Lambin.
Quand j’ai démarré mon activité, je n’avais que 12 vélos, aujourd’hui j’en ai 800. On a eu une croissance très forte et qui a été intensifiée par les années Covid. Le tourisme à vélo a le vent en poupe !
Pierre Lambin, Directeur général des Vélos verts
Une offre de voyage sur-mesure
Ajustement de la selle, harnachement des bagages, réglage du guidon… Devant l’enseigne verte, des dizaines de voyageurs se préparent à prendre la route pour les châteaux.
Parmi eux, deux cousines toulousaines finalisent leur départ pour Amboise. Elles ont prévu un séjour de cinq jours le long de la Loire. "C’est mieux que de partir en avion à l’autre bout du monde, indique l’une d’elles. Il y a de belles choses à voir en France, on n’a pas forcément besoin de partir loin pour profiter de ses vacances."
Le succès des vacances à vélo n’est donc plus à démentir. Pour attirer une nouvelle clientèle, Pierre Lambin s’est adapté à la demande. Il propose des séjours sur-mesure avec réservation d’hôtel et transport de bagages.
"C’est important que n’importe qui puisse se dire que les vacances à vélo sont accessibles et pas réservées à des gens déjà convaincus, bien équipés et bien entraînés, explique-t-il. Tout notre boulot c’est de rendre les choses aussi faciles que possible en apportant une panoplie de services."
5 000 kilomètres d'itinéraires aménagés
Le potentiel du cyclotourisme est exploité en Centre-Val de Loire depuis une dizaine d’années.
Avec ses 5 000 kilomètres d’itinéraires aménagés, la région peut s’explorer via 150 boucles à vélo. Elle est également traversée par neuf véloroutes (Loire à vélo, Scandibérique, Véloscénie…).
Pour les départements, il s’agit d’une manne financière et d’un gage d’attractivité qu’il faut développer.
L'exemple du Cher
Dans son schéma de développement touristique décidé pour la période 2023-2028, le département du Cher accorde une place essentielle aux mobilités douces.
La découverte du territoire à vélo est devenue "une priorité en termes de structuration du développement touristique", selon Emmanuel Rochais, en charge du tourisme dans le département.
Nous construisons autour de notre patrimoine naturel et culturel. Nous ne souhaitons pas des volumes importants de touristes mais nous voulons juste qu’ils restent plus longtemps sur notre territoire. On met en avant le tourisme durable.
Béatrice Damade, Vice-présidente du Conseil départemental du Cher
Plusieurs projets d’itinéraires à vélo sont en cours d’aménagement comme à l’abbaye de Noirlac, située à 40 kilomètres au sud de Bourges.
Une nouvelle piste cyclable de deux kilomètres est en train de sortir de terre. Elle reliera le monument à l’itinéraire du Canal de Berry à vélo en passant par une zone naturelle.