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REPLAY. Enquêtes de région : l'écotourisme au secours de l'environnement et de l'économie

La tendance de ces dernières années : l'écotourisme, il s'inscrit dans le concept de développement durable et se révèle de plus en plus populaire. Mais comment l'industrie du tourisme répond-t-elle à cette demande dans notre région, notamment en terme d'habitats éco-touristiques ? Passage en revue des types de logements dédiés à ce phénomène.

Le tourisme vert, une tendance de fond. Comment s’explique-t-elle ? Comment le secteur touristique s’adapte-t-il pour accueillir ces nouveaux voyageurs ? Les modes d’hébergement éco-touristiques se multiplient. Les activités suivent la même évolution en Centre-Val de Loire.

La mode des campings verts

A Senonches en Eure-et-Loir, aux portes du parc naturel régional du Perche se trouve l’un des 56 campings labellisé par le groupe Huttopia & Cie. Dans ces lieux, tout est conçu autour de la nature. Les 77 hébergements démontables sont répartis sur près de 13 hectares. Une pièce d’eau, une piscine, des saunas agrémentent l’endroit.

"C’est ce qui nous attire, le côté nature, le côté affirmé écologie, la simple toile de tente, d’être quasi à la belle étoile, c’est plutôt chouette", raconte Caro Houdré, touriste normande. À 1h30 de Paris, le site offre un réel dépaysement aux familles citadines, clientèle privilégiée des lieux. Une parenthèse bienvenue pour un week-end ou une semaine de vacances.

"On a une vie très urbaine, peu d’espaces verts, assez peu d’occasions de partir en week-end, du coup, avec les enfants, on privilégie les vacances en milieu naturel", explique Albane Gaucherel, touriste parisienne. "Plus tard, ils auront bien l’âge de faire des visites culturelles. Pour l’instant, ce qui les rend heureux, c’est la nature, nous, on trouve ça très bien, ça développe l’imagination, pas d’écran, rien. C’est un très bon équilibre parents-enfants, parce que nous, ça nous fait du bien aussi."

Toutes les activités sont gratuites. Elles sont, là encore, tournées vers l’environnement : apiculture, permaculture ou encore atelier de vannerie. Autant d’animations qui participent à l’éveil des petits comme des grands. Chaque année, la fréquentation de ces campings  progresse de plus de 20 %.

Le concept en vogue de la "tiny house"

Changement de lieu, changement d’ambiance : une tiny house, micro-maison mobile, isolée et déposée au coeur même d’un élevage caprin. C’est le choix qu’a fait Dorine Jansen, touriste hollandaise. Elle a craqué pour la ferme d’Alexandra, en Indre-et-Loire.

Dans un cadre privilégié, sa tiny house dispose de tout le confort nécessaire. "Le lit est à environ un mètre de hauteur, il surplombe tout le paysage, et tout est là, les panneaux solaires, des toilettes sèches, une douche, une cuisine tout équipée", énumère la Néérlandaise. "Que vouloir de plus ?"

Un retour à la nature essentiel pour Dorine, une forme d’interaction bénéfique pour Alexandra. Cela lui permet d’échanger et de faire découvrir la production locale de fromages chèvres emblématiques de la région. La ferme se situe à Nouans-Les-Fontaines, aux confins des trois provinces : Touraine, Sologne, Berry.

Les trois régions sont représentées : il y a les bûches, les pyramides et les crottins. Là, ce sont des crottins, je les prends et je les laisse une journée de plus avant de les retourner à nouveau. Et je les sale.

Alexandra Dupont, éleveuse caprine

"J’ai visité une fois une fabrique de fromage en Hollande pour les gros fromages mais jamais pour du fromage de chèvre", reconnaît Dorine Jansen. "Je n’ai jamais vu ça avant." Un art de vivre à la française qui séduit, d’autant plus quand ses visages sont multiples.

Insolite : le gîte troglodytique

C’est l’hébergement naturel par excellence : le gîte troglodytique. Il ne nécessite aucune construction, seulement quelques aménagements, tendance écolo naturellement.

"Pour le confort, on a mis un plancher chauffant avec une pompe à chaleur air/eau", montre Julie Martin, hôte du Clos Baudoin à Vouvray. "Ensuite, on a mis une VMC double flux qui permet de limiter considérablement l’humidité parce qu’il ne faut pas oublier que l’on est dans la roche. Et ensuite, ce sont des petits gestes : des draps en lin, des contenus réutilisables, des produits bio, éco-labellisés et de saison."

Le succès est indéniable : 96% de réservation d’avril à octobre, signe révélateur d’une évolution des mentalités. Julie et son conjoint ne se contentent pas de louer leur troglo. A travers la viticulture, ils font découvrir aux voyageurs ce patrimoine architectural historique du Val de Loire.

J’ai des touristes qui m’appellent spécifiquement pour me dire je ne voyage que dans un établissement éco-responsable.

Julie Martin, hôte du Clos Baudoin à Vouvray (Indre-et-Loire)

La toue cabanée : insolite et typique

Tout aussi intimiste, tout aussi typique de la région, un autre type de logement insolite côtoie les bords de Loire : la toue cabanée. Isabelle et Alain, touristes sarthois, vont passer la nuit sur l’eau, bercés par les mouvements du fleuve. Gilles Neau, marinier de Loire et président de l'association Les Marins de Chambord, les accueille.

"Vous avez une douche solaire dont la bourriche est sur le toit et chauffe au soleil toute la journée", explique le marinier en faisant visiter l'embarcation. L’endroit est spartiate mais se fond parfaitement dans cet espace ligérien, au cœur d’une nature omniprésente.

"Profiter du lever de soleil et des oiseaux au réveil quand toute la faune se met en activité, c’est ça qui est beau sur la Loire", admire Alain Leberruyer, touriste sarthois. Ces amoureux de la nature profitent et découvrent le biotope ligérien : les îles du fleuve sauvage, les traces de castor, les sternes, hirondelles et hérons cendrés.

Les cabanes dans les arbres : version luxe

Retour en forêt pour une ultime habitation éco-touristique : les fameuses cabanes dans les arbres. Seulement, particularité ici, à Esvres-sur-Indre en Touraine : les locations de Loire Valley Lodge s’adressent à un public haut de gamme, urbain et avide de déconnexion.

"Waouh, j’adore la chambre, la position en hauteur, c’est assez spectaculaire ce type de construction, d’architecture moderne", s'étonne Laure Conte, une touriste venue de Paris. "Le fait qu’il n’y ait pas de Wifi, c’est absolument parfait parce qu’on est tous très tenté, donc c’est la décompression, déconnexion forcée, on débranche tout et on se laisse porter par la nature."

Chacun des 18 lodges isolés a été décoré par un artiste différent, l’art fait d’ailleurs partie du concept. À 4 mètres de haut, un spa est installé sur chaque terrasse ouverte vers le ciel : la cabane version luxe. Comptez 4 à 500 euros la nuit suivant les prestations, avec une philosophie tournée entièrement vers le bien-être.

"Ce que je propose à mes clients, c’est de laisser la forêt rentrer en eux, et de développer des sens plus intuitifs et intérieurs", explique Anne-Caroline Frey, la fondatrice. Une sensation qu'elle nomme "l’intério-ception", et qu'elle décrit comme "quand on est amoureux et qu’on a des 'guilis' dans le ventre".

Les clients peuvent ici bénéficier de massages ou de séances de sylvothérapie. L’idée : mieux communier avec la nature à l’image, par exemple, des relations entre les chênes et les charmes.

"Les charmes font des branches et beaucoup de feuilles pour se préserver de la chaleur et ils sont aidés par les chênes, les grands arbres solaires, qui passent au-dessus et leur renvoient l’été de l’humidité", explique Céline Connan, Sylvothérapeute. "Du coup, il y a une belle collaboration."

Insolites, patrimoniaux, les modes d’hébergement éco-touristiques se sont donc diversifiés pour répondre à la demande. Mais quelle est la véritable implication de ces voyageurs ?

"C’est bien beau cette tendance écolo, sauver la planète, agir pour le climat, mais si on ne connait pas le milieu forestier, on ne sait pas comment fonctionne un arbre, on a pas envie d’agir", poursuit Céline Connan. "Moi, je les amène tout simplement à comprendre la force du vivant, l’envie de revenir et de le sauver.

Reste qu’il demeure aujourd’hui difficile de quantifier l’ampleur et l’impact écologique d’un phénomène encore très récent.

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