Rouen ouvre ce samedi le plus grand lieu de mémoire dédié à Jeanne d'Arc

Cet Historial Jeanne d'Arc, financé et géré par la métropole de Rouen, aura coûté 10 millions d'euros. Il ouvrira au public ce samedi, à l'endroit même où la Pucelle avait été condamnée pour hérésie.

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Construit après deux ans de travaux, cet historial se situe derrière la cathédrale de Rouen, au sein de l'archevêché où subsistent des vestiges de la salle du tribunal ecclésiastique qui condamna Jeanne d'Arc à être brûlée pour hérésie en 1431. Financé par la métropole rouennaise, l'ouvrage aura coûté 10 millions d'euros et sera le plus grand lieu dédié à sa mémoire.


Au total, quelque 1.000 m² de salles médiévales, cryptes, anciennes cuisines et autres combles permettront au visiteur de (re)découvrir la Pucelle. S'appuyant sur les conseils d'un comité scientifique regroupant la plupart des spécialistes de "Johanne", le lieu fait "parler" les murs sur cinq niveaux à l'aide d'images en 3D d'une vingtaine d'acteurs jouant des témoins du procès posthume. Après le parcours multimédia, le visiteur est dirigé vers la "mythothèque" où il peut se renseigner sur l'abondante historiographie consacrée à l'héroïne. L'Historial, inauguré ce vendredi à 14h, espère accueillir 100 à 150.000 visiteurs attendus par an.

À un mois de l'ouverture, nos confrères de France 3 Haute-Normandie s'étaient rendus à la visite de presse.

► VIDEO Reportage de Sylvie Callier et Bruno Belamri
Intervenants : Clémence Farrell, scénographe de l'historial Jeanne d'Arc ; Frédéric Sanchez, président de la métropole Rouen Normandie.

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Rouen, réticente à célébrer Jeanne d'Arc

Contrairement à Orléans, Rouen - qui n'a connu d'elle que les cachots et le bûcher - a toujours été mal à l'aise dans la célébration du souvenir de cette jeune fille de 19 ans. Associée depuis près de six siècles à la fin dramatique de Jeanne d'Arc, la ville a été longtemps réticente à célébrer l'héroïne de façon trop ostentatoire. Capturée à Compiègne par les troupes du duché de Bourgogne, ennemi du royaume de France, la Pucelle d'Orléans arrive dans la cité normande, sous occupation anglaise, en décembre 1430, deux jours avant Noël.

Enfermée dans une tour du château de la ville, elle répondra en prison aux questions de ses juges et n'assistera que très peu à son procès, qui a lieu dans le palais archiépiscopal, derrière la cathédrale. C'est dans ce périmètre historique qu'a été construit l'Historial. Le 30 mai 1431, au lendemain de la sentence de mort pour hérésie, "on la transporte de sa prison jusqu'à la place du marché dans une charrette", raconte le guide-conférencier Jacques Tanguy. "Le bûcher est construit en hauteur, elle est attachée à un poteau. Ses cendres seront jetées dans la Seine." Après la libération de Rouen par les troupes du roi Charles VII, un procès de réhabilitation aura lieu dans le même tribunal. Puis Jeanne d'Arc va tomber dans l'oubli.

Quand la IIIe République relance au XIXe siècle le culte de la Pucelle, Rouen tarde à suivre le mouvement. Des projets de statues monumentales, dont une d'une cinquantaine de mètres de hauteur, sur la colline Sainte-Catherine qui domine la ville, ne voient pas le jour. En 1866, grâce à une souscription nationale, la seule tour encore debout du château où elle fut emprisonnée échappe de justesse à la démolition - les religieuses du couvent voisin voulaient qu'elle soit abattue - et sera restaurée par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Un musée est ouvert dans cette tour avant d'être fermé en 1931, année du 500e anniversaire de sa mort.

Pendant longtemps une fontaine, érigée sur l'actuelle place de la Pucelle, sera le seul monument à sa mémoire. Elle a été détruite par les bombardements de 1944. Il faut attendre 1928 pour voir une statue discrètement installée derrière les halles de la place du Vieux Marché, près de l'emplacement supposé du bûcher. Après la destruction des halles cette place est complètement restructurée, avec la construction de l'église moderne Sainte-Jeanne d'Arc, en 1979 et l'érection d'une haute et fine croix, monument national d'hommage à l'héroïne. À l'emplacement du bûcher, un tout petit jardin du souvenir, de style japonais, a été aménagé. "Pour faire ce jardin, on a retiré des pavés du XVe siècle de l'époque de Jeanne d'Arc. C'est une erreur", regrette M. Tanguy. Désormais, c'est au sein de l'Historial que le souvenir de Jeanne d'Arc perdurera à Rouen.
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