Crise du porc, crise du lait et cette année une moisson catastrophique pour les céréaliers. Cela fait plusieurs années que l’agriculture française est au plus mal. Pourtant, certains jeunes veulent croire encore à un avenir
Agriculteur… un métier sous tension depuis quelques années. La raison ? Les prix qui leurs sont payés ne couvrent pas leurs coûts de production. Pourtant, certains jeunes veulent croire encore à un avenir dans le monde agricole. Nous avons voulu savoir pourquoi et comment voyaient-ils l’agriculture de demain ?
Basile Faucheux est céréalier dans le Loiret. A 26 ans, il est à la tête d’une ferme de 160 hectares. Il s’est installé en 2014. Sur ses 5 frères et sœur, il est le seul à avoir repris l’exploitation familiale, "par passion et pas par nécessité" nous confie-t-il. Depuis qu’il a commencé sa jeune carrière, Basile a déjà subi 3 crises successives.
Basile Faucheux, 26 ans,« J’ai essuyé 2 très mauvaises années en pomme de terre en 2014, une année en blé et dans la plupart des cultures que l’on fait donc oui c’est très dur à relever la tête. Mais la nature est faite pour qu’on s’en sorte. Elle nous donne les clefs pour y arriver.»
Un avenir meilleur ? Les jeunes du CFA de Bellegarde dans le Loiret y pensent aussi
Dans ce Centre de Formation par Apprentissage Agricole, les effectifs étaient en baisse ces 3 dernières années. Mais en 2015, l’établissement a vu ses classes se remplir grâce notamment au plan gouvernemental de relance de l'apprentissage. Ici, plus d’un élève sur 2 est fils ou fille d’agriculteurs. Ils ont entre 17 et 20 ans. Si le contexte de crise les faits parfois douter sur l’avenir, il n’empêche, la vocation est plus forte, la pression aussi.Karl, 17 ans "(L'exploitation) On se dit que c'est un bien de famille pour certains depuis plusieurs générations. Et se dire que mon grand père y est arrivé, mon père aussi et si moi j'y vais et je fais tout couler... ça fait réféchir"
Alors comment envisagent-ils leur métier demain ?
Ils sont unanimes, il sera forcément différent des générations précédentes.
Romuald, 17 ans, "Je ne me vois pas être isolé sur mon exploitation comme mon père. On doit se rassembler et se diversifier".
Clément, 17 ans, "Je pense qu’il va y avoir des fermes de plus en plus grosses."
L’union fait la force, la solution est peut-être là. Car quoi qu’il arrive pour tous ces jeunes impossibles de se résoudre à un avenir sans paysans en France.
Même si les chiffres de ces 10 dernières années nous montrent qu’ils sont de moins en moins nombreux à se lancer. En 2005 ils étaient 241/an à s’installaient dans la région Centre-Val de Loire, en 2015 ils n’étaient plus que 188/an.
Chiffres : Chambre agriculture, nombre de jeunes ayant demandé l'aide à l'installation