COP 21: le Mont-Blanc sous surveillance

C'est l'une des oubliées des négociations sur les changements climatiques de la COP21. La montagne n'est pas au programme au Bourget. Pourtant, les bouleversements existent avec des conséquences visibles, et pas seulement sur les glaciers, à l'image de ce qui se passe dans le massif du Mont-Blanc

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Qui n'a pas déjà vu les photos du recul impressionnant, année après année, de la Mer de glace, au dessus de Chamonix ? Effet visible et symptomatique des changements climatiques, la disparition des glaciers n'est qu'un des nombreux aspects des bouleversements qui affectent la montagne. Mais un élément d'importance puisque les glaciers fournissent l'eau potable à 50% des habitants de la planète ! 


Un réchauffement deux fois plus rapide

A l'occasion de la COP21, le CREA (Centre de Recherche sur les Ecosystèmes d'Altitude, basé à Chamonix) organisait une conférence dans le pavillon Générations climat du Bourget autour de la plus emblématique de nos montagne: le Mont-Blanc. Or dans les régions alpines, le réchauffement est deux fois plus rapide que dans le reste de l'hémisphère Nord.
Si elles n'occupent que 3% de la surface en Europe, les montagnes abritent 25% des espèces végétales. Et le Mont-Blanc, par sa situation unique en Europe permet d'observer une faune et une flore particulièrement diversifiée et adaptée à des milieux très spécifiques sur une petite échelle, grâce à un gradient d'altitude de 4300m. Pour donner un autre ordre d'idée, c'est un voyage entre Marseille et le nord de l'Europe, mais en partant de Chamonix (le fond de la vallée) jusque vers les sommets.


Une diversité unique

Anne Delestrade, chercheur en écologie et directrice du CREA a ainsi souligné que cette diversité alpine ne se retrouve nulle part ailleurs. Les modifications du climat engendrent donc de nombreuses questions pour lesquelles les chercheurs n'ont encore pas de réponse définitive. La saison d'enneigement par exemple a diminué d'un mois en 30 ans et la limite de la forêt, située à 2250m d'altitude aujourd'hui, pourrait atteindre 3500m en 2050. A l'inverse, sur le bas des versants, l'épicéa souffre du manque d'eau. Il y a donc urgence à réagir, puisque ces transformations pourront également augmenter la vulnérabilité des populations.

"Quelle sera la réaction des plantes d'altitude face à l'arrivée de nouvelles espèces qui vont remonter avec le temps ?" se demande Anne Delestrade. "Comment vont réagir les animaux comme la marmotte par exemple? Vont-ils migrer ? Arriveront-ils à suivre le décalage de la végétation avec des fleurissements plus précoces Vont-ils disparaître ?"
Pour tenter de répondre à toutes ces questions et suivre en temps réel l'évolution de l'environnement du massif, le CREA a lancé un projet: l'Atlas du Mont-Blanc. Caméras, appareils photos, appareils de mesure (60 stations pour relever les températures), installés et entretenus en partenariat avec Orange, transmettent une foule d'informations précieuses. 


L'aide du public

Mais les nouvelles technologies, aussi performantes soient-elles, ne remplacent pas l'observation sur le terrain. Pour recueillir un maximum de données, indispensables sur le long terme (la science a besoin de temps) et pour sensibiliser le plus grand nombre à l'environnement en montagne, le CREA a mis en place des actions auprès du public. C'est ce qu'on appelle la science participative. 
Pour participer, rien de plus simple, on s'inscrit sur le site http://creamontblanc.org/fr et on suit le protocole précisé par les chercheurs. Pour aller plus loin dans cette démarche participative, le CREA devrait mettre en place dès l'été prochain des séjours volontourisme à Chamonix. Une semaine aux côtés des chercheurs, voilà peut-être une façon originale de s'impliquer.




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