12 personnes ont été interpellées dimanche sur la Plaine orientale (Haute-Corse), susceptibles d'être impliquées à divers niveaux dans un trafic de stupéfiants, a-t-on appris de source judiciaire.
Opération anti-drogue en Plaine orientale
L'opération a été menée à Ghisonaccia, Aleria et Moriani par les gendarmes de la brigade de recherche, au terme de dix mois d'enquête, d’écoutes téléphoniques et de surveillance.Au final, 12 personnes ont été interpellées dimanche au petit matin, soupçonnées d'être impliquées à divers niveaux, du consommateur au revendeur. Toutes ont été placées en garde à vue.
Du matériel de conditionnement (sachets et balances) a été retrouvé aux domiciles des personnes arrêtées, ainsi que de l'argent, une somme de 2.000 à 4.000 euros selon les cas et de petites quantités de cocaïne.
Des prévenus, issus pour la plupart d'un milieu plutôt aisé, ont indiqué pour revendre la drogue pour assurer leur consommation personnelle.
4 d'entre eux ont été présentés mardi à un juge bastiais et mis en examen pour trafic de drogue. Deux ont été placées en détention au centre pénitentiaire de Borgo, deux autres ont été laissés libres placés sous contrôle judiciaire.
Deux hommes étaient toujours en garde à vue mardi soir. Ils pourraient être eux aussi présentés à un juge pour une mise en examen mercredi.
Les interpellations pour usage de drogue en hausse
Les interpellations et condamnations pour usage de drogue sont en hausse depuis trente ans et les sanctions pénales, plus systématiques, se sont diversifiées, note une étude récente de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies.Depuis la loi du 31 décembre 1970, l'usage de drogue est sanctionné par une peine pouvant aller jusqu'à 3.750 euros d'amende et un an d'emprisonnement.
Le nombre de personnes interpellées par la police ou la gendarmerie pour infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS) a été multiplié par 50 depuis 1970, passant de 4.000 à près de 200.000 en 2013, selon cette étude.
Parmi elles, 83% ont été mises en cause par les forces de l'ordre pour usage, 9% pour usage-revente, 6% pour trafic et 2% pour d'autres infractions. Depuis 1970, les interpellations d'usagers ont augmenté trois fois plus vite que celles d'usagers-revendeurs ou de trafiquants.
Systématisation et diversification des réponses pénales
Le cannabis est en cause dans 90% des procédures pour usage. L'essor des interpellations pour usage simple s'est accompagné "d'une systématisation et d'une diversification des réponses pénales", note l'auteur de l'étude, Ivana Obradovic.Et la transaction pénale, qui doit permettre aux policiers de faire payer directement une amende en cas de petit délit pour éviter le passage devant un tribunal, pourrait renforcer le caractère systématique de la sanction, ajoute-elle.
Depuis les années 1990, les parquets ont développé les alternatives aux poursuites qui permettent de limiter les classements sans suite pour les infractions de faible gravité.
En 2014, les juridictions ont traité 102.517 affaires d'usage de stupéfiants, soit deux tiers environ du volume annuel d'interpellations.