Cercle Wagram: neuf peines et six ans de prison ferme

Une relaxe et des peines allant d'un an de prison avec sursis à six ans ferme ont été prononcées vendredi contre les dix prévenus jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour leur participation au coup de force intervenu en 2011 pour chasser les dirigeants du cercle de jeux Wagram.

Avec une peine de six ans de prison, le plus lourdement condamné est Jean-Luc Germani, en fuite, présenté comme l'un des héritiers de la Brise de mer, un gang corse déchiré par des rivalités à l'origine du putsch contre l'établissement de jeux parisien. Il écope également d'une amende de 100.000 euros.

Situé près des Champs-Elysées, fermé sur décision administrative quelques mois après le putsch, le Wagram est soupçonné d'avoir servi au détournement de plusieurs centaines de milliers d'euros issus des activités du banditisme corse. Germani est considéré comme le cerveau de l'opération menée le 19 janvier 2011 dans les locaux de l'établissement dont les dirigeants ont été priés, fermement mais sans violence, de quitter définitivement les lieux.

Présentés comme des "hommes de main" de Jean-Luc Germani, quatre autres prévenus, dont deux en fuite et deux en détention provisoire, ont écopé de peines allant de trente mois de prison pour trois d'entre eux et quatre ans pour le dernier.

Me Paul Sollacaro, avocat de Tony Quilichini; Me Jean-Louis Seatelli, avocat de François Marie Giacobetti; Me Jean-Dominique Lovichi, avocat de Philippe Terrazzoni

Le Cercle Wagram était, selon les enquêteurs, au coeur d'un affrontement entre bandes corses rivales issues des déchirements du gang bastiais de la Brise de mer. Beau-frère de Richard Casanova, une figure de la Brise de mer assassiné en 2008, Germani aurait voulu reprendre les rênes du Wagram passé sous contrôle unique de Jean-Angelo Guazelli, depuis la mort de son frère Francis Guazelli en 2009 et celle de Casanova.

Pour évincer l'équipe aux commandes du cercle, Germani et ses comparses se seraient alliés avec un groupe d'employés ou anciens employés du Wagram. Contre ces derniers, le tribunal a prononcé des peines d'un an avec sursis, deux ans avec sursis et deux peines de trois ans ferme.

Les juges, qui ont été dans l'ensemble plus cléments que les réquisitions du parquet, ont ordonné une relaxe: celle de Frédéric Graziani, acteur de la série de Canal+ "Mafiosa" qui avait travaillé quelques mois au Wagram.

Les prévenus et les peines prononcées
  • Jean-Luc Germani, 47 ans, en fuite, six ans ferme (sept ans requis);
  • Frédéric Fédérici, 49 ans, en fuite, 30 mois ferme (six ans requis);
  • Stéphane Luciani, 41 ans, en fuite, quatre ans ferme (six ans requis);
  • François-Marie Giacobetti, 44 ans, détenu, 30 mois ferme (six ans requis);
  • Antoine Quilichini, 44 ans, détenu, 30 mois ferme (six ans requis);
  • Philippe Terrazzoni, 50 ans, ancien n°2 du Wagram, détenu, trois ans ferme (cinq ans requis);
  • Hervé Pacini, 48 ans, ancien employé du Wagram, détenu, trois ans ferme (quatre ans requis);
  • Françoise Tomey, 59 ans, ancienne directrice administrative et financière du Wagram, deux ans avec sursis (trois ans dont dix-huit mois ferme requis);
  • Stéphane Kolingar, 38 ans, ancien responsable de la sécurité au Wagram, un an avec sursis (deux ans dont un an ferme requis);
  • Frédéric Graziani, 52 ans, relaxé (dix-huit mois avec sursis requis).
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