Le parquet de Paris a annoncé vendredi qu'il faisait appel du jugement rendu il y a une semaine à l'égard des dix prévenus jugés pour leur participation au coup de force survenu en 2011 pour chasser les dirigeants du cercle de jeux parisien Wagram.
Des peines allant d'un an de prison avec sursis à six ans ferme avaient été prononcées le 18 janvier contre neuf des dix prévenus jugés en décembre 2012 devant le tribunal correctionnel de Paris. Une relaxe avait également été ordonnée.
Le ministère public, qui avait requis des peines plus lourdes que le jugement rendu par la 14ème chambre, fait appel pour l'ensemble des prévenus.
Avec une peine de six ans de prison, le plus lourdement condamné était Jean-Luc Germani, en fuite, présenté comme un des "parrains" corses au coeur des rivalités qui déchirent le banditisme insulaire. Il a également écopé d'une amende de 100.000 euros.
Fermé après le putsch
Situé près des Champs-Elysées, fermé sur décision administrative quelques mois après le putsch, le Wagram est soupçonné d'avoir servi au détournement de plusieurs centaines de milliers d'euros au profit du gang bastiais de la Brise de mer.
Germani est considéré comme le cerveau de l'opération menée le 19 janvier 2011 dans les locaux de l'établissement dont les dirigeants ont été priés, fermement mais sans violence, de quitter définitivement les lieux.
Présentés comme des "hommes de main" de Jean-Luc Germani, quatre autres prévenus, dont deux en fuite et deux en détention provisoire, ont écopé de peines allant de trente mois de prison pour trois d'entre eux à quatre ans pour le dernier.
Un cercle au coeur
Le Cercle Wagram était, selon les enquêteurs, au coeur d'un affrontement entre bandes corses concurrentes issues des déchirements de la Brise de mer. Pour évincer l'équipe aux commandes du cercle, Germani et ses comparses se seraient alliés à un groupe d'employés ou anciens employés du Wagram. Contre ces derniers, le tribunal a prononcé des peines d'un an avec sursis, deux ans avec sursis et deux peines de trois ans ferme.
Les juges avaient ordonné une relaxe : celle de Frédéric Graziani, acteur de la série de Canal+ "Mafiosa" qui avait travaillé quelques mois au Wagram.